Il est accusé d’avoir détourné des fonds européens. Les juges anti-corruption de Bucarest enquêtent depuis lundi sur le chef des sociaux-démocrates roumains. Un article de notre partenaire, Ouest-France.
21 millions d’euros. C’est la somme que Liviu Dragndea est accusé d’avoir détournée, selon l’enquête de l’Office européen de lutte antifraude. Ce n’est pas la première fois que le Président du parlement roumain fait l’objet d’accusation de corruption. Mais, le leader des sociaux-démocrates a, en vingt ans de carrière, résisté à toutes les attaques… Comme à sa condamnation, en avril 2016, à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale.
Dragnea a aussi su esquiver les scandales. Y compris celui de l’incendie meurtrier du club Colectiv : trente-deux jeunes avaient péri, en octobre 2015, dans cette discothèque non conforme aux normes, mais protégée à coups de pots-de-vin. L’affaire avait coûté sa place à l’ex-Premier ministre du Parti social-démocrate (PSD), Victor Ponta, et porté au pouvoir l’opposition libérale. Le Premier ministre par intérim Dacian Ciolos avait alors tout misé sur la lutte contre la corruption : un échec…
Faisant fi des contraintes budgétaires, Dragnea le populiste incarne la politique sociale du PSD. Sociale… et corrompue. L’homme est originaire de l’immense plaine agricole du Danube, qui compte le plus grand nombre d’assistés du pays et est désertée par les autres partis. Lui, à l’image de son parti, a su fidéliser la région, à coups de petits cadeaux en nature…
Un parcours éclair
En 1996, il devient préfet de son département de Teleorman, dans le sud de la Roumanie. En 2000, il s’inscrit chez les sociaux-démocrates. Il prend la présidence du conseil départemental de Teleorman deux ans plus tard. Il est élu député en 2012 avant de prendre la tête du PSD en 2013.
En 2016, le PSD remporte largement les élections législatives. Le poste de Premier ministre s’ouvre ainsi à lui. Mais il y a un hic. Le président roumain Klaus Iohannis s’appuie sur une loi interdisant aux personnes condamnées d’entrer au gouvernement. Et ne nomme pas Dragnea.
Interdit de gouvernement, l’homme fort des socialistes s’installe donc au perchoir de l’Assemblée roumaine, un poste clef. Début février, il avait essayé de faire annuler son procès dans une autre affaire de corruption. Devant l’opposition de la rue, il avait renoncé à son projet.
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