Le Portugal est optimiste quant à la conclusion d’un accord sur la Politique agricole commune (PAC), a déclaré la ministre portugaise de l’Agriculture Maria do Céu Antunes dans un entretien exclusif avec Euractiv.
La présidence portugaise de Conseil de l’UE a récemment appelé à la tenue d’un « super trilogue » pour amorcer le processus de négociations avec les trois rapporteurs de la PAC au Parlement européen.
Invitée au podcast agroalimentaire hebdomadaire organisé par Euractiv, Mme Autunes a réitéré les engagements de son pays à mener bien la réforme de la PAC afin de fournir un cadre stable aux exploitants agricoles du bloc.
« Je pense que le mois de mars est de la plus haute importance pour coordonner le processus de négociation, étant donné que nous approchons de la phase d’élaboration de l’accord », a-t-elle indiqué.
L’objectif reste le suivant : conclure les pourparlers sur la PAC sous la présidence portugaise. Pour ce faire, il sera nécessaire de modifier le calendrier afin de nouer un accord dans les prochains mois.
D’après la ministre portugaise, ces démarches permettraient la mise en place des plans stratégiques de la PAC dans chaque État membre à partir de juillet 2023.
« À ce stade, il conviendra de stimuler les négociations par l’intermédiaire du super trilogue ; ce qui permettra un réexamen politique global des trois piliers de la PAC », a-t-elle renchéri.
Au cours de l’entretien, Mme Autunes a expliqué que l’initiative du super trilogue avait reçu un soutien chaleureux pendant les réunions organisées au début du mois avec le président de la commission pour l’agriculture au Parlement européen Norbert Lins et le commissaire européen chargé du même portefeuille Janusz Wojciechowski.
Une procédure complexe
La représentante portugaise a réfuté les dires selon lesquels les négociations s’étaient révélées insurmontables.
« La réforme de la PAC est complexe et chronophage. Elle demande également beaucoup de travail sur le plan technique et politique », a-t-elle poursuivi.
« Chaque partie doit tenir ses engagements afin de conclure un accord qui bénéficiera à l’agriculture européenne. »
Par ailleurs, la décision de Lisbonne de publier le document à quatre colonnes des négociateurs n’est pas une première, a fait savoir la ministre, faisant référence à la publication d’accords provisoires par le passé.
« La nouveauté ici réside dans le fait que la décision vise à fournir des renseignements de manière régulière et en tout transparence sur l’avancée des négociations », a-t-elle ajouté.
Conditionnalité sociale et plan stratégique
Un point demeure sensible dans les pourparlers sur la PAC : l’inclusion de la conditionnalité sociale dans la réforme du programme.
Mme Autunes a rappelé que la conditionnalité sociale ne faisait pas partie de la proposition initiale de la Commission européenne et du mandat que Lisbonne avait reçu de la part des ministres européens.
« Cependant, je considère qu’il s’agit d’un sujet crucial parmi les priorités d’ordre social de la présidence portugaise. Nous y travaillons. »
Plusieurs facteurs doivent être pris en compte, notamment sa base juridique, afin de voir quelle est la marge de manœuvre possible dans les propositions présentées pour y inclure la dimension sociale.
Lors du dernier trilogue sur les plans stratégiques, organisé le 10 mars, la présidence portugaise a révélé un paquet de propositions afin de faire progresser les engagements relatifs à un nouveau modèle de performance et aux paiements directs.
La ministre s’est dite « optimiste » sur le fait que ces propositions permettent aux parties prenantes d’accorder leurs violons, tout en ajoutant qu’elle avait confiance dans le Conseil et le Parlement pour faire avancer les négociations.