Les ministres européens de l’Agriculture ont approuvé mardi à l’unanimité le principe d’un étiquetage harmonisé sur le bien-être animal à l’échelle de l’UE. Celle-ci mentionnera les conditions d’élevage, de transport et d’abattage.
Réunis à Bruxelles, ils recommandent d’identifier des « critères spécifiques » sur le bien-être animal pour élaborer des étiquettes des aliments issus de l’élevage, en « insistant sur le besoin d’aller au-delà des exigences européennes actuelles », a indiqué le Conseil, organisation représentant les États membres, dans un communiqué. Ils proposent ainsi d‘ »inclure progressivement toutes les espèces d’animaux d’élevage dans la couverture de cet étiquetage », qui concernerait toute leur durée de vie, y compris le transport et l’abattage.
Aucun critère précis ou calendrier n’ont été arrêtés : les ministres se sont simplement entendus pour demander à la Commission européenne, l’exécutif de l’UE, de préparer une proposition pour un étiquetage étendu dans toute l’Union avec des normes durcies.
Débat autour d’un nutriscore
C’était une priorité de l’Allemagne, qui assure jusqu’à fin décembre la présidence tournante de l’UE : « Un étiquetage européen commun renforcera la crédibilité et la transparence sur nos marchés, et permettra aux consommateurs de faire des choix informés », a observé la ministre allemande de l’Agriculture Julia Klöckner. « Cela aidera également à récompenser les producteurs qui respectent ces standards », a-t-elle insisté, citée dans un communiqué.
En revanche, les ministres de l’UE ne sont pas parvenus à se mettre d’accord pour imposer un étiquetage visible établissant une échelle de lettres et couleurs évaluant la valeur nutritionnelle des aliments, pour aider les consommateurs à choisir des plats industriels mieux équilibrés. « Même s’il y avait un large soutien d’États membres pour approuver les conclusions du conseil » sur cet étiquetage nutriscore et des critères transnationaux, « il n’y a pas eu de consensus », a indiqué un porte-parole du Conseil.
L’Italie fait barrage
« Le sujet est extrêmement controversé. Il y a quelques soutiens – l’Allemagne, la France, la Belgique et quelques autres -, mais des États coalisés autour de l’Italie ne veulent pas que cette évaluation soit rendue obligatoire », explique une source diplomatique proche des pourparlers.
Des produits gastronomiques riches en graisse, sel et sucre sont jugés « cruciaux » pour la culture et l’économie italiennes, précise-t-elle. « C’est un blocage très politique, l’Italie voudrait un système purement descriptif, sans feu rouge » sur l’étiquette pour les produits les moins équilibrés, a commenté une autre source diplomatique.