Les États membres de l’UE ne sont pas d’accord sur les moyens de mettre un terme à la progression de la bactérie xylella fastidiosa, qui attaque les oliviers italiens et menace de s’exporter.
Des spécialistes des 28 États membres se sont réunis à Bruxelles la semaine passée pour discuter de l’épidémie de xylella fastidiosa, qui décime les oliviers italiens, mais « aucune décision n’a été prise », faute de consensus, a déclaré un représentant le 27 mars.
Xylella fastidiosa est une bactérie transmise par un insecte, qui se développe sur des centaines d’espèces végétales cultivées ou sauvages, comme la vigne, les agrumes, le laurier, les chênes, etc. Il n’existe pas de traitement et l’épidémie peut difficilement être endiguée, notamment parce que l’insecte qui la porte se déplace très facilement.
L’abattage des arbres demeure au centre de la stratégie de l’UE pour lutter contre la xylella fastidiosa, discutée lors de la réunion de la commission pour la santé des plantes le 27 mars. La Commission européenne y a présenté une série de mesures censée prendre le relai de celles adoptées en juillet 2014, qui se sont révélées insuffisantes.
Ces mesures, comme l’élargissement de la zone tampon, l’interdiction de transporter des plantes sans autorisation officielle et des interventions visant l’insecte vecteur, pourraient entrainer la perte d’un très grand nombre d’oliviers malades ou qui pourraient l’être dans la région de Salento, dans le sud de l’Italie.
Une bataille qui s’annonce rude
Le plan de lutte contre la bactérie sera finalisé en avril, mais la bataille s’annonce déjà rude. Après l’Espagne, l’Italie est le second producteur d’olives de l’UE. Les oliveraies italiennes ont déjà été ravagées par la bactérie. Rome, confrontée à une résistance légale farouche de la part des producteurs, souhaite éviter d’abattre trop d’arbres.
De leur côté, la France, l’Espagne et la Grèce, trois pays qui risquent de voir l’épidémie s’attaquer à leurs productions d’olives, mais aussi d’agrumes et de raisin, soutiennent des mesures plus drastiques, et l’abattage de plus d’un dixième des quelque 9 millions d’oliviers de la région de Salento, sur une zone de plus de 240 000 hectares.
Selon un représentant à l’UE, qui s’est confié aux journalistes sous couvert d’anonymat, « il faudra négocier et réfléchir » avant de pouvoir trouver une solution commune, « l’Italie à elle seule ne peut bloquer l’initiative de l’UE », puisque la solution doit être adoptée à la majorité.