La Commission européenne vient de lancer l’année européenne pour le développement. Mais une étude révèle le peu de connaissances que les Européens ont de cette politique, à laquelle ils restent pourtant globalement favorables.
L’année européenne pour le développement s’est officiellement ouverte le 9 janvier 2015 à Riga en Lettonie. Mais si le rendez-vous semble arriver à point nommé dans l’agenda international, il reste méconnu au sein des citoyens de l’UE.
Selon les résultats d’une étude sur les Européens et le développement réalisée dans les 28 États membres par TNS pour la Commission européenne, 87 % des personnes interrogées ont déclaré ne jamais avoir entendu parler de l’année européenne du développement avant l’enquête.
Méconnaissance
Plus largement, la connaissance que les Européens ont de la politique européenne en faveur du développement reste faible, note l’étude.
La destination de l’aide au développement donnée par leur pays reste largement inconnue parmi les Européens interrogés. Ils sont 46 % à n’avoir aucune idée de la destination de l’aide, et 49 % à connaitre « un peu » cette thématique.
La France fait partie des pays ou la méconnaissance de cette politique semble la plus ancrée : 66 % des Français interrogés affirment ne pas connaître la destination de l’aide au développement, et 32 % disent avoir une faible connaissance.
Un attachement fort
En dépit de ce manque d’informations, les Européens montrent un attachement fort à la politique de développement.
Près des deux tiers des personnes interrogées pensent que la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement devrait être l’une des principales priorités de l’UE (64%).
>>Lire : L’APD en période d’austérité : le développement au détriment des pays les moins avancés ?
Malgré les difficultés économiques actuelles de nombreux États membres de l’UE, la plupart des Européens considèrent que l’aide devrait être augmentée au niveau promis (52%) et même au-delà (15%)
Les Français moins solidaires
Si 78% des personnes interrogées en France pensent qu’il est important d’aider les populations des pays en développement, cette proportion est « parmi les plus basses de tous les Etats membres », souligne l’étude. En effet, en moyenne 85% des répondants estiment que l’aide aux pays les plus pauvres est importante.
>>Lire : Une écrasante majorité de Français mal informée au sujet du développement
Les personnes interrogées en France, de même qu’en Belgique et en Italie, affichent également la deuxième plus forte baisse dans la proportion qui approuve que l’aide soit l’une des priorités de leur gouvernement national (-9 points)
La santé en tête des priorités
Interrogés sur les principaux enjeux auxquels sont confrontés les pays en développement, les répondants ont globalement placé la santé en tête des problèmes (39%), puis la paix et la sécurité (36%) et l’éducation (34%).
Si ces thématiques font partie des grands enjeux de développement financés par les pays européens, certaines thématiques prioritaires telles que l’égalité des sexes (6%) ou encore le changement climatique (6%) ne remportent qu’une très faible adhésion de la part des personnes interrogées.