L’allemande Ska Keller a les faveurs du bureau du Parti vert européen pour assurer le grand débat télévisé électoral du 15 mai. Une décision qui la place en favorite au sein du tandem avec José Bové, pour assurer la présidence de la Commission européenne en cas de victoire des Verts aux élections.
Très attaché au fonctionnement démocratique, le Parti vert européen, composé de 32 partis écologistes nationaux dans 28 pays, avait choisi deux candidats, un homme et une femme, pour faire campagne pour la présidence de la Commission européenne : le français José Bové et l’allemande Ska Keller. Mais alors que la date des élections se rapproche, le parti semble jeter son dévolu sur Ska Keller.
« Le bureau du Parti vert européen s’est réuni, il y a eu un vote largement en faveur de Ska Keller, c’est elle qui participera au prochain débat des candidats » explique Pascal Durand, tête de liste en Ile de France du parti Europe Écologie les Verts pour les élections européennes. Un débat « présidentiel » et télévisé doit entre autres avoir lieu, le 15 mai prochain. Ce choix préfigure la suite des événements.
Ce choix s’explique aussi par le –nouveau- fonctionnement des institutions européennes. Depuis l’adoption du Traité de Lisbonne, le président de la Commission doit être choisi par le Conseil en fonction du résultat des élections européennes. Le texte est interprété différemment selon les parties prenantes, mais globalement les partis estiment que le parti qui remportera les suffrages les plus importants remportera aussi la tête de la Commission.
Les Verts pourraient présenter leur propre candidat devant le Parlement européen
Ce qui n’empêchera pas les autres formations politiques de présenter de leur côté leur candidat à la tête de la Commission, lors d’un vote au Parlement européen. Les Verts se sont donc organisés pour cette hypothèse. S’ils présentent un candidat, Ska Keller semble bien placée.
Car pour les Verts, il est aujourd’hui hors de question de donner un blanc-seing aux sociaux-démocrates représentés par Martin Schulz, dont ils critiquent les choix, comme celui d’avoir voté le recul du budget européen 2014-2020 notamment. Le fait de présenter leur propre candidat à la présidence de la Commission pourrait être nécessaire pour imposer leurs vues sur le programme de l’exécutif européen.
Place aux femmes
La jeune allemande d’origine danoise tranche avec les autres candidats à la présidence de la Commission, ne serait-ce que par son âge et son sexe. Elle est aussi multilingue et végétarienne.
La féminisation de la politique, un des chevaux de bataille des Verts, ressort aussi au travers de ce choix. A l’exception du Parlement européen, où la parité est obligatoire au sein des listes électorales, les femmes sont peu représentées aux hautes fonctions européennes, notamment à la Commission. Les commissaires sont en grande majorité des hommes, et la présidence de la Commission comme celle du Conseil européen sont systématiquement des postes occupés par des hommes. Selon Pascal Durand, «il faut que la parité y devienne obligatoire, il faut que la loi bouge, c’est la seule solution» explique le candidat, pour qui la lutte pour les droits des minorités est essentielle.
Cet article a été modifié à la demande d’Europe Ecologie-Les Verts et du Parti vert européen