Pour Josep Borrell, une « crise grave » menace le Venezuela si Maduro ne prouve pas sa victoire

Josep Borrell a qualifié de signe négatif « clair » le fait que Nicolas Maduro « refuse de montrer les listes ». [EFE/ Pedro Puente Hoyos]

Alors que les manifestations se poursuivent au Venezuela pour protester contre la victoire de Nicolás Maduro à la présidentielle du 28 juillet, Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE, a expliqué lundi 19 août que le pays pourrait plonger dans une « crise grave » si les autorités refusaient de publier les procès verbaux du scrutin.

« Si [Nicolás] Maduro insiste pour dire qu’il a gagné et ne veut pas comprendre que, pour la communauté internationale, sans vérification, on ne peut présumer de résultats, le Venezuela pourrait entrer dans une crise grave — nous essayons tous de l’éviter », a déclaré Josep Borrell lundi.

Il y a trois semaines, le président vénézuélien sortant, Nicolás Maduro, et le candidat de l’opposition, Edmundo González Urrutia, ont tous les deux revendiqué la victoire après le scrutin du 28 juillet.

Alors que l’opposition dénonce des fraudes électorales, la plupart des gouvernements étrangers, ainsi que l’Union européenne (UE), ont exigé que le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela publie le décompte exact des bulletins et les procès-verbaux des bureaux de vote.

Josep Borrell a qualifié de signal négatif « clair » le fait que Nicolás Maduro « refuse de montrer les listes ». « Il aurait déjà dû le faire, il a eu le temps », a ajouté le Haut représentant pour la Politique étrangère et la Sécurité de l’UE.

« S’il n’y a pas de vérification des résultats, ceux-ci ne peuvent être acceptés », a-t-il ajouté.

Venezuela : l’UE demande la publication des résultats détaillés de la présidentielle

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a réclamé mercredi 31 juillet la publication des résultats détaillés de la présidentielle au Venezuela, faute de quoi la réélection de Nicolas Maduro « ne peut être reconnue ».

À l’heure actuelle, aucun pays occidental n’a décidé de mesures de rétorsions à l’encontre de Nicolás Maduro. L’UE ne devrait pas non plus prendre de sanctions concrètes, mais le sujet sera sans doute à l’ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères, qui se tiendra à Bruxelles la semaine prochaine.

Josep Borrell a également commenté les critiques acerbes formulées à son encontre au début du mois par Nicolás Maduro. Ce dernier avait affirmé que le chef de la diplomatie européenne était une « honte » pour l’UE et le monde.

« Josep Borrell est une honte qui a conduit l’Ukraine à la guerre et qui s’en lave maintenant les mains, [et] qui reste silencieux face au massacre de Gaza », avait déclaré Nicolás Maduro.

« Je sais que [Nicolás] Maduro m’a dédié des mots très tendres. Ce n’est pas la première fois, mais je me dois d’insister sur la même chose. Si les résultats ne peuvent pas être vérifiés, ils ne peuvent pas être acceptés, et pour le moment, ils ne sont pas vérifiables », a commenté Josep Borrell.

Ce dernier a également noté que l’opposition vénézuélienne avait réussi à collecter « 80 % ou plus » des procès-verbaux des bureaux de vote, qui donnent un tableau « radicalement différent de ce que [Nicolás] Maduro prétend ».

Le Haut représentant de l’UE a qualifié de « comble de l’ironie » le fait que le président sortant ait fait appel à la Cour suprême du Venezuela pour « le défendre ».

« Je ne sais pas ce qu’elle [la Cour suprême] prononcera comme sentence, car sa fonction n’est pas de comptabiliser les résultats électoraux », a indiqué Josep Borrell.

L’homme politique d’origine espagnole a exhorté la population à attendre et à voir ce qui se passera dans les prochains jours, rappelant que plus de 2 000 personnes ont été arrêtées depuis l’élection et que « la répression augmente » dans le pays.

Il a également exprimé sa confiance dans le fait que la communauté internationale maintiendra sa pression contre le régime de Nicolás Maduro.

Face à la crise politique au Venezuela, les Occidentaux jouent la carte de la prudence 

Plus de deux semaines se sont écoulées depuis la réélection contestée de Nicolás Maduro lors de la présidentielle au Venezuela. Si l’opposition crie à la fraude électorale, les pays occidentaux, les États-Unis en tête, jouent la carte de la prudence.

[Édité par Anne-Sophie Gayet]

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