Les chefs d’État et de gouvernement des 27 ont adopté dix engagements assez vagues pour les cinq prochaines années. Cette déclaration de Sibiu, en Roumanie a ouvert un sommet informel dédié à l’avenir du bloc européen.
Il n’a fallu que quelques minutes aux dirigeants des 27 pour s’accorder sur la proposition de déclaration de Sibiu. Un texte très général, qui couvre tous les sujets, de la défense à la solidarité, de l’état de droit à la place de l’UE dans le monde.
« Nous continuerons à protéger notre mode de vie, la démocratie et l’état de droit », assure le texte, qui ajoute que l’UE « relever[ra] en commun les défis mondiaux tels que la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. »
Moins longue et spécifique que les conclusions des sommets traditionnels, la déclaration esquisse dans les grandes lignes les sujets sur lesquels l’UE devrait se concentrer dans les années à venir, sans spécifier d’actions concrètes. Il comporte dix points, ce qui a poussé les représentants européens à le surnommer « les dix commandements ».
Ces engagements sont assez généralistes pour être acceptables par tous les États membres, notamment la Hongrie et la Pologne, empêtrées avec Bruxelles dans une dispute sur l’état de droit.
La déclaration promet de « défendre et développer l’ordre multilatéral fondé sur des règles », juste après que l’Iran a annoncé vouloir cesser d’appliquer toutes les clauses de l’accord nucléaire, joyaux de la couronne diplomatique européenne mis à mal par la non coopération américaine.
À son arrivée au sommet, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que l’accord « doit être sauvé » et appelé Téhéran à « éviter une escalade ». La décision iranienne répond au rejet de Washington de l’accord négocié sous Barack Obama.
Et ce n’est pas la seul obstacle américain face à l’ambition internationales de la diplomatie européenne, puisqu’il y a aussi le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Des militants écologistes ont d’ailleurs pris Sibiu d’assaut, organisant une manifestation malgré le refus du maire de la ville, pour appeler les dirigeants à mettre le climat au centre de leur programme.
Dans la déclaration, le changement climatique n’est qu’une « note de bas de page sur une arrière-pensée », a dénoncé Greenpeace. Sa directrice exécutive, Jennifer Morgan a qualifié le texte de « consternant ».
Le sommet était censé être la première rencontre de haut niveau des dirigeants européens après la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Si la Première ministre, Theresa May, n’était pas présente, les mentions officielles au Brexit ont été réduites au minimum après avoir été en avant-plan de toutes les discussions européennes depuis des mois.
« C’est un sommet sans Brexit, et tout le monde est soulagé », a indiqué un diplomate européen avant la rencontre. « S’ils restent, ils restent, s’ils s’en vont, ils s’en vont », a pour sa part relativisé Jean-Claude Juncker.
Après la signature de la déclaration, les discussions sur les cinq ans à venir ont commencé. Elles devraient aboutir à un texte plus précis. Les dirigeants devraient aussi parler de la sélection des commissaires après les élections. Certains chefs d’États, comme le Luxembourgeois Xavier Bettel ou la Lituanienne Dalia Grybauskaite, ont indiqué que le système actuel des Spitzenkandidaten devrait disparaitre.