La présidence suédoise de l’UE a organisé hier (16 novembre) un évènement de presse qui a vu les militants de la cause des femmes lancer un dernier appel afin qu’un des hauts postes de l’UE soit attribué à une femme, en amont du Sommet européen extraordinaire qui doit décider de la question des nouveaux postes introduits par le traité de Lisbonne.
Les dirigeants européens espèrent parvenir à une décision sur l’identité de celui ou celle qui remplira ces fonctions lors du sommet de Bruxelles jeudi, et bien que les noms de nombreuses femmes aient été cités pour la longue liste de candidats, aucune n’est perçue comme favorite.
Si l’UE échoue à nommer une femme à un haut poste, cela pourrait compromettre ses efforts pour se montrer plus moderne et dynamique, et pour conquérir les eurosceptiques qui, selon les sondages, voient en majorité l’UE comme étant déconnectée de leurs vies quotidiennes.
Ce serait une bonne chose si nous pouvions avoir l’un des postes qui soit attribué à une femme, mais peu ont été proposées, a déclaré Cecilia Malmström, ministre suédoise des Affaires européennes à Bruxelles lundi dernier.
Si l’on regarde la liste aujourd’hui, il y a quelques femmes qui ont été ministres des affaires étrangères ou premiers ministres […] ce serait une bonne chose si nous pouvions avoir l’une de ces candidates, a-t-elle déclaré.
La Suède, actuellement à tête de la présidence de l’UE, mène les efforts pour attribuer les postes mais lutte pour trouver quelqu’un qui bénéficie d’un soutien unanime parmi les 27 Etats membres, bien que le premier ministre belge Herman Van Rompuy soit favori au poste de président du Conseil.
La Suède doit également trouver un secrétaire général du secrétariat du Conseil de l’UE, un poste moins en vue. Elle dit qu’elle considère que l’égalité des sexes est importante mais la plupart des Etats membres n’ont pas réussi à mettre une candidate en avant.
Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures, a dit qu’il serait positif d’avoir des femmes qualifiées qui occupent les hauts poste mais qu’elle ne voulait pas voir s’établir de quotas.
En tant que femme, je suis toujours pour l’attribution de poste à des femmes qualifiées, mais je n’ai jamais été une femme qui s’est prononcée pour les quotas, a-t-elle confié à des journalistes.
Déséquilibre des sexes
Parmi les femmes citées pour les postes de président ou haut représentant des affaires étrangères, on trouve l’ancienne présidente lettonne Vaira Vike-Freiberga, la femme politique française Elisabeth Guigou, et la britannique Catherine Ashton, commissaire de l’UE chargée du Commerce.
Trois femmes occupant des fonctions majeures de l’UE sont tellement frustrées qu’il n’y ait pas plus de femmes dans la course qu’elles ont écrit au Financial Times pour faire part de leurs inquiétudes.
Deux nominations importantes vont être faites pour l’Union européenne […] et une fois de plus il devient de plus en plus probable que des hommes seulement seront nommés, ont écrit la vice-présidente de la Commission européenne Margot Wallström, la vice-présidente du Parlement Diana Wallis et la commissaire européenne chargée de la Concurrence Neelie Kroes.
La bonne personne pour le bon emploi est souvent une femme. Nommer des femmes rendrait l’Europe plus riche et plus représentative et lui permettrait de se rapprocher de ses citoyens. Cela peut arriver, mais cela demande de prendre des décisions courageuses.
Même si le président de la Commission européenne José Manuel Barroso veut plus de femmes aux hauts postes, le nouvel exécutif est susceptible de comporter encore moins de femmes qu’avant, ont-elles écrit.
Les demandes pour avoir plus de femmes dans les hauts postes sont reprises par beaucoup d’hommes. Le ministre des Affaires étrangères finlandais Alexander Stubb a cité les Etats-Unis, prenant comme exemple les secrétaires d’Etat Hillary Clinton, Madeleine Albright et Condoleezza Rice.
Je trouverais cela plutôt étrange d’avoir quatre ou cinq hauts postes et que tous soient pourvus par des « mecs », a-t-il dit. Je veux voir une Europe plus dynamique, plus moderne. Les femmes ont un rôle important en cela. Si l’on pouvait s’accorder sur la nomination d’une femme comme présidente du Conseil ou Haute représentante aux Affaires étrangères, je pense que ce serait très bien.
(EURACTIV avec Reuters. Article traduit de l’anglais par EURACTIV.)