Face aux tensions avec l’UE, deux ministres polonais en visite à Bruxelles ont mis l’accent sur la prospérité de l’économie polonaise et sur le soutien élevé dont bénéficie le gouvernement conservateur.
Konrad Szymański et Jerzy Kwieciński, ministres polonais aux Affaires européennes et à l’Investissement, ont affiché un grand optimisme face à la presse bruxelloise, le 19 février. Ils sont également confiants quant à la résolution « pas à pas » des tensions entre Varsovie et l’UE.
Le ministre à l’Investissement, nommé lors d’un grand remaniement le 9 décembre dernier, a assuré que l’économie du plus grand pays de l’Est était « en plein boom ». Il a cité les données macroéconomiques publiées la semaine dernière, selon lesquelles la Pologne a enregistré une croissance de 5 % durant le dernier trimestre de 2017, pour une moyenne annuelle de 4,6 %.
Il a souligné les trois moteurs de cette croissance : une consommation à la hausse, l’augmentation des exportations (+11 % au dernier trimestre 2017 par rapport à l’année précédente) et, « le plus important », selon le ministre, un investissement solide.
« Ce qui est encore plus important, c’est que notre peuple, nos citoyens, sont de plus en plus heureux et ont une opinion très positive des performances économiques du pays », a-t-il assuré. « Nous connaissons les plus hauts niveaux d’approbation depuis le début de notre processus de transformation. Ceux-ci mesurent la qualité de la vie et la situation économique des foyers. Bien évidemment, cela se traduit par un soutien politique au parti au pouvoir, le plus haut jamais enregistré, à presque 50 %. »
« Comparé à d’autres pays européens, nous avons un paysage politique très stable », a-t-il ajouté, soulignant que la popularité du parti Droit et Justice (PiS) depuis son accession au pouvoir, en 2015, n’avait fait que croître.
En ce qui concerne la proposition de conditionner les fonds européens à l’état de droit, Konrad Szymański, ministre aux Affaires européennes, a pour sa part indiqué que Varsovie voudrait « en savoir plus ». Il a fait remarquer que l’évaluation d’un tel critère était encore floue, tout comme le choix d’un potentiel évaluateur légitime. Il s’agirait en effet d’un jugement aux conséquences « énormes », puisqu’il limiterait les droits des États membres.
« L’application de ce concept politique nous semble extrêmement problématique », conclut-il.
Pour ce qui est de la procédure liée à l’article 7, lancée à l’encontre de la Pologne suite à aux menaces qui pèseraient sur les principes de base de l’état de droit, le ministre assure que Varsovie clarifiera ses positions « cas par cas, étape par étape ».
Il estime que les derniers messages à ce sujet étaient plutôt optimistes, que la communication et la compréhension mutuelles s’amélioraient et que le nouveau Premier ministre était sur le point de trouver une solution à cette situation.
Depuis que Mateusz Morawiecki a remplacé Beata Szydło à la tête du gouvernement, les relations entre Varsovie et Bruxelles se sont en effet visiblement réchauffées.
Les ministres ont également indiqué que l’UE devrait en faire plus sur des sujets comme l’immigration et la sécurité, raison pour laquelle la Pologne est favorable à une augmentation des contributions nationales au budget européen.