« Sobriété énergétique », des « champions européens », une « armée permanente » et un président élu : les citoyens français consultés sur l’avenir de l’Europe se sont prononcés pour une UE plus puissante, plus écologique et plus unie, selon des conclusions rendues publiques lundi (29 novembre).
Près d’un millier de personnes ont fait part de leurs attentes envers l’Europe lors de débats organisés dans les 18 régions de France, le temps d’un weekend, en septembre. Une consultation en ligne a aussi été menée auprès de 50 000 jeunes Français.
Au top dix des changements prioritaires, l’appel à « développer la sobriété énergétique » et à « consommer moins en arrêtant le superflu » arrive en tête, avec comme suggestion une baisse du parc européen de voitures et des quotas de consommation par secteurs.
Suivent le « renforcement de la défense et la sécurité communes de l’UE », celui de la « performance économique collective à travers une industrie autonome compétitive » et la mise en place d’un « pouvoir citoyen » avec un recours accru aux initiatives citoyennes.
Sont notamment proposés la nomination d’un Commissaire européen responsable de la défense, la création d’une « armée permanente, réactive et projetable partout dans le monde » et à terme l’élection du président de la Commission européenne au suffrage universel.
« Cette liste de propositions sera la contribution citoyenne française à la Conférence sur l’avenir de l’Europe », a déclaré le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, en la recevant.
Lancée au printemps dans toute l’Europe, cette vaste consultation – qui doit se terminer en avril ou mai, a-t-il précisé – doit permettre de faire émerger des orientations et propositions de réformes pour les dix ans à venir.
« Elle fera l’objet d’un rapport européen et d’un engagement politique des chefs d’Etat et de gouvernement, de toutes les institutions européennes », a indiqué Clément Beaune.
« La Commission européenne proposera des idées, des réformes issues de vos contributions. Tout cela se fera à ‘ciel ouvert' », a-t-il promis tout en relevant que tout ne serait « peut-être pas repris » ni forcément « tout de suite ».
La France, qui assumera la présidence de l’Union européenne au premier semestre 2022, va « prendre tout cela en compte » et le fera « avancer au maximum », a-t-il assuré.
Les citoyens consultés appellent aussi de leurs voeux une Europe mettant « l’éducation au premier plan », « plus proche et plus accessible », avec des « identités partagées ».
« Ce qui a été plébiscité, c’est ce qui marche, est proche des citoyens : culture, éducation, valeurs », a résumé l’ancienne ministre socialiste des Affaires européennes, Elisabeth Guigou.
« Il faut que cet exercice ait plus de visibilité (..) On ne peut pas espérer que quelques réunions ‘percoleront’ au niveau européen », a-t-elle mis en garde.