Le président de la Commission, José Manuel Barroso, décidera l’année prochaine s’il se présentera ou non pour un troisième mandat à la tête de l’exécutif européen, un record, aurait-il déclaré hier (4 avril) lors d’une visite officielle à Vienne.
« Mon mandat prend fin en octobre 2014, je prendrai alors une décision de mon côté », a répondu M. Barroso à la question d'un journaliste qui voulait savoir s'il comptait briguer un troisième mandat.
Dans les traités de l'UE, rien n'empêche le président de la Commission de se porter candidat à un troisième mandat consécutif, mais cela ne s'est jamais produit.
La vice-présidente de la Commission Viviane Reding était la première à évoquer l'idée que José Manuel Barroso devrait exercer un troisième mandat, lors d'un entretien exclusif avec EURACTIV Italie en août 2012.
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À cette occasion, EURACTIV avait demandé à la Commission de commenter ces déclarations et un porte-parole, Olivier Bailly, avait répondu : « Nous avons vu l’aimable invitation de la vice-présidente Reding dans l'entretien d'EURACTIV. Je peux pourtant vous garantir que le président n’y pense pas et qu'il se concentre totalement sur son deuxième mandat et sur les réponses de la Commission à la crise économique actuelle. Ce problème ne se pose vraiment pas à nos yeux. »
M. Barroso a également réitéré hier à Vienne son appel à tous les grands partis politiques européens à présenter un candidat au poste de président de la Commission pour les élections européennes en juin 2014.
« Cela donnerait une dimension européenne aux élections. Les partis pourraient ensuite expliquer ce qu'ils veulent pour l'Europe », a déclaré le président de la Commission.
L'idée que chaque famille politique présente un candidat pour le poste de président de la Commission en amont des prochaines élections européennes de 2014 gagne du terrain. Aucune décision n'est encore tombée, mais le Parti socialiste européen devrait très probablement désigner Martin Schulz, l'actuel président du Parlement européen. Le parti libéral ADLE pourrait de nouveau désigner sans doute Guy Verhofstadt, l'ancien premier ministre belge et fédéraliste de premier plan.
Des doutes subsistent au sein du Parti populaire européen (PPE). Donald Tusk, le premier ministre polonais, a été cité à plusieurs reprises, mais son pays n’est pas membre de la zone euro et ses compétences linguistiques en anglais ne lui permettraient pas de traiter des problèmes complexes au plus haut niveau.
Wilfried Martens, le président du PPE, a déclaré que le prochain président de la Commission devrait parler « plusieurs langues ». La France souligne qu’un haut représentant de l'UE devrait être bilingue, à savoir maîtriser l'anglais et le français.
Le poste de président du Conseil, occupé par Herman Van Rompuy, sera également à pourvoir à partir du 1er décembre 2014. M. Van Rompuy a récemment déclaré qu'il envisageait de se retirer de la politique.
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Hugo Brady, un chercheur principal au Centre pour la réforme européenne, a écrit dans un billet d'opinion publié par EURACTIV que Donald Tusk remplacera plus vraisemblablement Herman Van Rompuy que José Manuel Barroso. Il a envisagé l'éventualité de différents présidents de la Commission, mais n'a pas évoqué la possibilité d'un troisième mandat pour M. Barroso.