Les questions économiques et climatiques ne seront traitées qu’à la marge lors du Conseil européen des 17 et 18 mars à Bruxelles, où la crise des réfugiés devrait une nouvelle fois occuper la totalité de l’agenda des discussions.
En tant que conseil ordinaire, le Conseil européen des 17 et 18 mars prochain à Bruxelles aurait dû se pencher sur les questions économiques. C’est en effet fin mars que les États ont pour habitude de se pencher sur la question du « semestre européen », qui concerne la coordination et la planification budgétaire.
La crise des réfugiés risque toutefois d’occuper l’essentiel des discussions, voire toutes. « S’il reste un peu de temps, on parlera de compétitivité » reconnait une source anglaise, sans trop d’espoir.
Les conclusions du sommet, déjà publiées, prévoient un petit paragraphe sur les questions de l’emploi, de la croissance et de la compétitivité, un thème qui aurait du être majeur.
Elles renvoient par ailleurs au mois de juin les discussions sur l’Union économique et monétaire. Or, le Royaume-Uni a déjà prévu de voler la vedette à la prochaine réunion des chefs d’Etat européens : le referendum sur le Brexit se tiendra en effet le 23 juin, le jour de la réunion des chefs d’Etat.
La France souhaiterait pourtant ajouter plusieurs sujets au rang des priorités, qui n’ont pas été mises à l’ordre du jour faute de consensus : l’agriculture, la sidérurgie et – en bon dernier, le climat.
La France a réussi à arracher au très libéral Phil Hogan un dispositif de soutien à la filière lait, mais les perspectives du secteur agricole restent peu claires au niveau européen.
La présidence française souhaiterait également faire monter la question de la sidérurgie, qui affronte une énième crise notamment en raison de la concurrence chinoise.
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La question du climat, que le président Hollande avait promis de soutenir lors de la COP21, n’arrive qu’en dernière position de cette liste à la Prévert.
L’enjeu, qui semblait si crucial mi-décembre durant la COP21, et à qui on attribuait même une part de responsabilité dans la crise des migrations, est ainsi repassé au dernier rang des priorités, alors même que le mois de février 2016 a été le plus chaud jamais enregistré, après une année 2015 également la plus chaude jamais enregistrée.