Si les émissions de CO2 ont augmenté de 0,7 % dans l’UE en 2015, l’interconnexion avec la Sicile a permis à Malte de réduire ses émissions d’un tiers.
Le CO2 n’est pas le seul gaz contribuant au changement climatique, mais constitue 80 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre en Europe. En 2013 et 2014, les émissions avaient respectivement chuté de 2,5 et 5 %. Elles sont reparties à la hausse en 2015, à la faveur du relatif redémarrage de l’économie européenne.
C’est en Slovaquie et au Portugal que l’augmentation a été la plus marquée, avec respectivement 9,5 et 8,6 % de plus qu’en 2014. Si l’augmentation des émissions concerne presque tous les États membres, huit d’entre eux sont néanmoins parvenus à réduire leur production de CO2, notamment la Grèce (-5 %), le Danemark (-9,9 %) et l’Estonie (-16 %). C’est cependant à Malte que la réduction est la plus importante, avec 26,9 % d’émissions en moins ! À noter que Malte est également l’un des deux pays dont le PIB a le plus augmenté l’an dernier (+1,1 %).
En 2014, Malte était l’un des six États dans lesquels les émissions de CO2 n’avaient pas diminué. À l’inverse, la Slovaquie était le pays qui avait le plus réduit ses émissions, avec plus de 14 % de moins que l’année précédente.
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Interconnecteur électrique à Malte
Jusqu’à récemment, l’électricité était entièrement produite à partir de mazout lourd. Valletta mise sur une transition vers un système moins polluant, grâce au gaz naturel et aux renouvelables. Aujourd’hui, les renouvelables commencent à se développer, notamment l’éolien et le solaire, meilleurs atouts de l’île, selon la Commission européenne.
La réduction spectaculaire de l’année dernière est cependant avant tout liée à l’inauguration d’un interconnecteur électrique reliant Malte à la Sicile, en avril 2015, qui a permis de fermer l’une des deux centrales au mazout. La deuxième est en train de se convertir au GNL.
L’interconnecteur met un terme à l’isolation énergétique de l’île et lui donne accès au marché de l’électricité européen. Selon les chiffres de la Commission européenne, son interconnexion est en effet passée de 0 % à 35 % grâce à cette nouvelle structure.
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Du pain sur la planche
Ces résultats montrent que les États membres risquent de peiner pour atteindre leurs objectifs de réductions d’émissions. L’UE s’est en effet engagée à réduire ses émissions de carbone de 20 % d’ici 2020, et d’au moins 40 % d’ici 2030. Or, en un an, l’UE a connu un retour en arrière de près de 6 % (de -5 % à +0,7 %).
L’accord de Paris prévoit également de maintenir le réchauffement climatique à « bien moins de 2°C », un objectif qui ne sera possible que si tous les gouvernements prennent des mesures supplémentaires efficaces rapidement.
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