Jacques Chirac disait en 2002 : « nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », une phrase brûlante d’actualité. Un article de notre partenaire, Ouest-France.
Le Space ouvre ses portes aujourd’hui à Rennes. Il accueille des agriculteurs venus du monde entier et a fait du climat le fil conducteur de ses travaux tout au long de la semaine.
Cette année, la sécheresse a mis de nombreuses exploitations sous tension avec des prairies grillées par le soleil. Un fléau désormais récurrent en France, dans les plaines du Middle-West américain, en Californie, en Inde, en Afghanistan… Au Sahel, le désert poursuit sa progression et chasse des familles entières d’agriculteurs sur les routes de l’exil… Il ne faut pas l’oublier. La question des migrants s’enracine dans des dérèglements qui ne sont pas seulement politiques, mais aussi climatiques.
Des réponses existent. Emmanuel Macron l’a bien compris. Lors du sommet du G7 à Biarritz, il a remis l’autonomie protéique de la France et de l’Europe en haut de l’agenda politique. Un sujet en lien direct avec les incendies en Amazonie. Car l’avenir de la planète se joue également dans la façon dont nous alimentons les animaux d’élevage.
Le rôle de l’Europe
Partout, la question s’invite sur la scène électorale. Aux États-Unis, Bernie Sanders, candidat démocrate à l’élection présidentielle, propose même de lancer un New Deal vert s’il est élu. Dans les années 1930, lorsque Franklin Roosevelt avait mis sur les rails le New Deal (nouvelle donne) avec une politique de grands travaux et une relance par l’investissement public, la crise était économique et sociale. Elle est désormais aussi climatique.
Comment y répondre ? Sur le plan agricole, en retrouvant un lien au sol et en cessant d’éclater notre chaîne de production comme le font les industriels de l’automobile et de l’aéronautique. Par leurs importations de soja, les Européens pour 30 millions de tonnes et les Chinois pour 100 millions de tonnes incitent en effet les Brésiliens et les Argentins à déboiser et mettre en culture des plaines riches en biodiversité.
L’autonomie protéique de l’Europe ne cesse de se dégrader. Elle n’est plus que de 35 %. La France fait mieux, cependant, avec 55 %. À terme, le président de la République voudrait porter ce pourcentage à 65 %.
>> Lire la suite sur Ouest-France