La COP24 entre dans sa phase politique, à Katowice. Les dirigeants entrent en jeu, ce mardi, pour fixer les règles de l’Accord de Paris. Mais certains traînent, voire freinent, indique notre partenaire, Ouest-France.
Deuxième semaine décisive pour la Conférence onusienne sur le climat qui se tient jusqu’au 14 décembre à Katowice, en Pologne. Lors de la première, les 30 000 délégués des 195 nations signataires de l’Accord de Paris (2015) ont négocié un texte de travail de 300 pages. Le point sur les enjeux, en questions.
Où en sont les négociations ?
Le sommet entame sa deuxième semaine. Elle sera plus politique. Environ 130 ministres ou chefs d’État sont attendus ces mardi et mercredi pour rendre opérationnel l’Accord de Paris sur le climat. L’enjeu est aussi simple que crucial : la COP21, en 2015, a accouché d’une loi et la COP24 doit en fixer les décrets d’application.
Quelques « blocages » subsistent dans le texte réglementaire de 307 pages, négocié la semaine dernière. Le match devient très tactique. Des pays pauvres et menacés par le réchauffement bloquent certains points pour exiger des contreparties financières. D’autres, riches et pollueurs comme l’Arabie saoudite, veulent bien payer mais refusent toute transparence sur leurs efforts de dépollution.
Ces règles seront-elles suffisantes ?
Non. Il faut réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre. Si l’on s’en tient aux engagements de Paris, on va tout droit vers une hausse globale des températures de 3,2 °C. De nouvelles contributions nationales sont espérées cette semaine. Sans ces nouvelles ambitions, « on va droit dans le mur. Et à vitesse grand v », nous confie un diplomate français.
La conférence de l'@ONU_fr sur le #ChangementClimatique #COP24 entame sa 2e semaine. L'appel du Président de la COP24 @KurtykaMichal à l’union de nos forces pour mettre en œuvre les directives de l'#AccordDeParis a reçu un accueil favorable à #Katowice ? https://t.co/IVaNXortMW pic.twitter.com/dFQHEbnsGZ
— ONU Climat (@CCNUCC) December 10, 2018
Les pays les plus vulnérables espèrent aussi que les nations les plus riches mettront aussi sur les rails le mécanisme de Varsovie, des fonds destinés à aider les États à faire face à des épisodes climatiques violents, comme la submersion marine.
Les climatosceptiques sont-ils de retour ?
Oui. Les États-Unis de Donald Trump se sont alliés aux producteurs de pétrole – Russie, Arabie saoudite et Koweït -, samedi, pour bloquer l’approbation du rapport des experts du climat (GIEC) sur un réchauffement planétaire à 1,5 °C. Le sujet revient sur la table, vendredi. Il promet d’être sanglant. Les climatologues du GIEC militent pour que la présidence polonaise de cette COP24 ne laisse pas passer de message pouvant, un tant soit peu remettre en cause les faits scientifiques.
This was the moment during the Trump administration's side-event at #COP24 when protestors interrupted to urge the panel to #KeepItInTheGround pic.twitter.com/KusY3KkjhI
— Leo Hickman (@LeoHickman) December 10, 2018
Tweet de Leo Huckman : Le moment ou des manifestants ont interrompu un événement de l’administration Trump pour exiger que les énergies fossiles ne soient pas extraites à la COP24
Sinon, sans gêne, l’administration Trump a organisé une opération de promotion des énergies fossiles, ce lundi, à Katowice, sous la huée des défenseurs de l’environnement. Et d’une bonne partie des Américains hostiles au retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, réunis sous la bannière We Are Still In (on en est toujours, sous-entendu dans l’Accord).
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