Viviane Reding, la vice-présidente de la Commission européenne à la Justice et aux droits fondamentaux est satisfaite. Elle qualifie de« positive et constructive » la rencontre sur la protection des données avec le procureur général des États-Unis.
D'après un article du Spiegel Online, la commissaire est partie en « mission de reconnaissance » aux États-Unis pour déterminer si les Américains considèrent les Européens comme des alliés ou au contraire comme des adversaires.
À la suite de la réunion, la commissaire a déclaré que Washington et Bruxelles se sont mis d'accord pour accélérer les négociations portant sur la protection des données. Elle a insisté sur la nécessité de « rétablir la confiance ». Ces déclarations entre dans le contexte des révélations d’Edward Snowden relative à la mise sur écoute par les États-Unis des chefs d'État et de gouvernement, des entreprises et des citoyens européens.
Eric Holder et le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, Rand Beers, ont déclaré qu'il fallait surpasser les regrettables tensions diplomatiques provoquées par les révélations.
Viviane Reding a indiqué que c'était la première fois en trois ans que l'Union européenne abordait la question de la protection des données avec les États-Unis. Elle a ajouté que ses homologues américains ont reconnu qu'il existait des problèmes à ce sujet.
Elle a déclaré, en citant le quotidien Libération, qu'« un Américain qui s’inquiète de l’usage de ses données personnelles en France peut s’adresser à un tribunal français. Un Français qui a un problème similaire aux États-Unis ne peut s’adresser à un tribunal américain ».
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La vice-présidente de la Commission a insisté sur le fait que la protection des données était un droit fondamental en Europe et que l'Union européenne ne faisait pas de différence en fonction de la nationalité des citoyens.
Elle a expliqué que ceci constituait le principal obstacle pour la conclusion d'un accord-cadre sur la coopération judiciaire et policière entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Ce document fait d’ailleurs l'objet de négociations depuis déjà deux ans.
« La situation reste satisfaisante, si ce n'est une chose : les droits des Européens aux États-Unis », a-t-elle indiqué.
Le 18 novembre, lors d'une allocution devant le Bundestag, Angela Merkel, a déclaré que le scandale d'espionnage mettait à mal les négociations du Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement (PTCI).
La chancelière allemande a exhorté Washington à fournir « des éclaircissements » vis-à-vis de la présumée surveillance. Objectif : asseoir « les fondements pour renouveler la confiance transatlantique ».