L’opposition à l’octroi d’une vice-présidence exécutive de la Commission européenne au ministre italien Raffaele Fitto (Fratelli d’Italia) semble s’estomper. Le groupe des Socialistes et Démocrates européens (S&D), qui avait précédemment rejoint les Verts et Renew pour s’opposer à cette éventualité, ne parle désormais plus de « lignes rouges ».
« Nous négocions sur Raffaele Fitto ; de nombreuses questions sont en jeu. Nous ne voulons pas parler de lignes rouges, mais de priorités. Nous ne comprenons pas pourquoi un gouvernement [celui de Giorgia Meloni] qui a clairement indiqué qu’il ne soutenait pas Ursula von der Leyen devrait avoir un rôle aussi important que le nôtre ou celui du Parti populaire européen et des libéraux [Renew] », ont déclaré des sources parlementaires du groupe S&D jeudi 12 septembre.
Alors que la présentation de la nouvelle Commission européenne est retardée, la médiation se poursuit entre Ursula von der Leyen et les groupes formant la majorité pro-UE du Parlement — PPE, S&D, Renew, Verts. Ces trois derniers ont exprimé leur opposition au projet d’Ursula von der Leyen (CDU, PPE) de donner à un membre du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (CRE) une vice-présidence exécutive de la Commission, Raffaele Fitto appartenant à Fratelli d’Italia, membre de ce groupe d’extrême droite.
Les commentaires d’une source du groupe S&D semble toutefois suggérer que leur position s’est assouplie, puisqu’ils soulignent qu’il n’y a pas de « lignes rouges » tout en laissant l’issue ouverte en fonction de ce que le candidat de la Première ministre Giorgia Meloni aura à proposer.
« Urusla von der Leyen est devenue présidente [de la Commission pour un second mandat] grâce aux forces pro-UE ; elle l’a dit clairement, il est donc difficile de comprendre pourquoi un vice-président exécutif devrait venir du groupe CRE. Mais nous agirons de manière responsable », a souligné la source. « Raffaele Fitto devra prouver au Parlement qu’il est pro-UE et doit être préparé. »
L’italien devra donc rallier du soutien en démontrant sa position pro-européenne en amont de son audition devant le Parlement européen, et des sources au sein du Partito Democratico (PD, S&D) ont déclaré ces derniers jours qu’ils attendaient d’entendre ses arguments.
Ce mardi 10 septembre, Elly Schlein, chef de file du PD, a déclaré qu’elle avait « toujours soutenu un portefeuille important pour l’Italie », mais a ajouté qu’il « faudra qu’Ursula von der Leyen tienne compte de la majorité qui a voté pour elle au Parlement européen ».
« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il ne s’agit que d’une rhétorique dure pour faire monter les enchères. En fin de compte, le soutien à Raffaele Fitto ne devrait pas manquer », ont ajouté des sources proches de Fratelli d’Italia.
Parmi les eurodéputés italiens, les Verts et le Mouvement 5 étoiles (groupe de La Gauche au Parlement européen) ont annoncé leur opposition catégorique à l’octroi d’une vice-présidence exécutive au candidat italien.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]