Commission européenne : l’opposition à une vice-présidence exécutive pour l’Italien Raffaele Fitto faiblit

La Première ministre italienne Giorgia Meloni et le ministre des Affaires européennes, de l'Italie du Sud, de la Politique de cohésion, et du Plan national pour la reprise et la résilience, Raffaele Fitto. [EPA-EFE/FABIO FRUSTACI]

L’opposition à l’octroi d’une vice-présidence exécutive de la Commission européenne au ministre italien Raffaele Fitto (Fratelli d’Italia) semble s’estomper. Le groupe des Socialistes et Démocrates européens (S&D), qui avait précédemment rejoint les Verts et Renew pour s’opposer à cette éventualité, ne parle désormais plus de « lignes rouges ».

« Nous négocions sur Raffaele Fitto ; de nombreuses questions sont en jeu. Nous ne voulons pas parler de lignes rouges, mais de priorités. Nous ne comprenons pas pourquoi un gouvernement [celui de Giorgia Meloni] qui a clairement indiqué qu’il ne soutenait pas Ursula von der Leyen devrait avoir un rôle aussi important que le nôtre ou celui du Parti populaire européen et des libéraux [Renew] », ont déclaré des sources parlementaires du groupe S&D jeudi 12 septembre.

Alors que la présentation de la nouvelle Commission européenne est retardée, la médiation se poursuit entre Ursula von der Leyen et les groupes formant la majorité pro-UE du Parlement — PPE, S&D, Renew, Verts. Ces trois derniers ont exprimé leur opposition au projet d’Ursula von der Leyen (CDU, PPE) de donner à un membre du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (CRE) une vice-présidence exécutive de la Commission, Raffaele Fitto appartenant à Fratelli d’Italia, membre de ce groupe d’extrême droite.

Les commentaires d’une source du groupe S&D semble toutefois suggérer que leur position s’est assouplie, puisqu’ils soulignent qu’il n’y a pas de « lignes rouges » tout en laissant l’issue ouverte en fonction de ce que le candidat de la Première ministre Giorgia Meloni aura à proposer.

« Urusla von der Leyen est devenue présidente [de la Commission pour un second mandat] grâce aux forces pro-UE ; elle l’a dit clairement, il est donc difficile de comprendre pourquoi un vice-président exécutif devrait venir du groupe CRE. Mais nous agirons de manière responsable », a souligné la source. « Raffaele Fitto devra prouver au Parlement qu’il est pro-UE et doit être préparé. »

L’italien devra donc rallier du soutien en démontrant sa position pro-européenne en amont de son audition devant le Parlement européen, et des sources au sein du Partito Democratico (PD, S&D) ont déclaré ces derniers jours qu’ils attendaient d’entendre ses arguments.

Ce mardi 10 septembre, Elly Schlein, chef de file du PD, a déclaré qu’elle avait « toujours soutenu un portefeuille important pour l’Italie », mais a ajouté qu’il « faudra qu’Ursula von der Leyen tienne compte de la majorité qui a voté pour elle au Parlement européen ».

« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il ne s’agit que d’une rhétorique dure pour faire monter les enchères. En fin de compte, le soutien à Raffaele Fitto ne devrait pas manquer », ont ajouté des sources proches de Fratelli d’Italia.

Parmi les eurodéputés italiens, les Verts et le Mouvement 5 étoiles (groupe de La Gauche au Parlement européen) ont annoncé leur opposition catégorique à l’octroi d’une vice-présidence exécutive au candidat italien.

Ursula von der Leyen reporte d’une semaine la nomination des commissaires

La présidente de la Commission a reporté d’une semaine l’annonce de la répartition des postes des commissaires, initialement prévue mercredi 11 septembre. Officiellement, ce délai doit permettre à la Slovénie de confirmer la nomination de sa nouvelle candidate, mais il va surtout permettre de poursuivre les négociations.

[Édité par Anne-Sophie Gayet]

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