Les ministres européens de l’agriculture vont discuter le 23 septembre de la nouvelle stratégie forestière de l'UE, qui vise à réduire le nombre de règles sur la protection des forêts.
Plus de 40 % de la superficie de l'Union européenne est constituée de forêts, qui abritent plus de biodiversité que tout autre écosystème. De nombreuses communautés et industries, comme le papier et la bioénergie, dépendent des forêts. Les étendues boisées jouent également un rôle important dans la limitation des émissions mondiales de carbone.
La protection de cette ressource forestière est au cœur de la nouvelle stratégie de l'UE publiée le 20 septembre par la Commission européenne. L'exécutif européen appelle à une sylviculture durable, c'est-à-dire une utilisation des zones forestières qui préserve la biodiversité, la productivité, la capacité de régénération, la vitalité et le potentiel pour remplir des fonctions écologiques, économiques et sociales, et qui ne nuit pas aux autres écosystèmes.
Les effets du changement climatique, notamment la hausse des températures et des sécheresses en Europe méridionale, sont déjà notables sur les forêts de l'UE, selon la Commission. La pollution et la déforestation qu'entrainent la construction d'infrastructures et les activités industrielles ont également un impact sur l'équilibre des zones forestières.
Le commissaire européen à l'agriculture et au développement rural, Dacian Ciolo? a indiqué que « les forêts représentent des écosystèmes essentiels, ainsi qu'une source de richesse et d'emploi dans des régions rurales, si elles sont bien gérées. La sylviculture durable est un pilier indispensable du développement rural, car elle garantit la protection des forêts. Il s'agit de l'un des principes de la nouvelle stratégie forestière. »
L'association d'agriculteurs européens Copa-Cogeca soutient cette stratégie, qui garantira une approche cohérente entre les différents domaines politiques ayant une incidence sur les forêts.
Le secrétaire général de Copa-Cogeca, Pekka Pesonen, déclare : « Les forêts couvrent 40 % de la surface du territoire européenne et constituent un moteur de croissance et d'emploi dans les zones rurales de l'UE tout en protégeant les écosystèmes. Les règles sont actuellement morcelées et éparpillées entre différents domaines politiques. Une approche cohérente est donc primordiale. »
Rentabiliser les forêts
La Cour des comptes européenne (CCE) a toutefois exprimé son désaccord avec la stratégie de l'UE visant à améliorer la « valeur économique » des forêts. « Des États membres ont utilisé cette aide pour soutenir des opérations qui ne correspondent pas aux objectifs du programme et qu'il serait plus approprié de financer dans le cadre d'autres dispositifs, avec des conditions d'éligibilité ainsi que des taux de financement différents, ces derniers étant généralement plus bas », indique la CCE dans un communiqué le 19 septembre.
La Cour constate que seuls quelques-uns des projets examinés ont amélioré de manière significative la valeur économique des forêts, en augmentant la valeur du terrain grâce à la construction de routes et à l'ouverture de chemins forestiers, par exemple.
Elle relève également des cas où l'aide publique est excessive au regard des besoins. La Cour recommande à la Commission de mieux définir sa méthode pour améliorer la valeur économique des forêts lors de sa révision des règles actuelles.
Les eurodéputés et les ministres devront adopter la stratégie avant que celle-ci n'acquière force de loi. Des experts agricoles discuteront des propositions au Conseil européen le 23 septembre.