Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande de ne pas nettoyer les rues avec un produit désinfectant ou détergent, pour éviter les risques sur les travailleurs et l’environnement. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.
Dans un avis très attendu, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a tranché : aucun argument scientifique ne prouve l’efficacité d’un nettoyage spécifique ou d’une désinfection de la voirie sur la transmission du SARS-CoV-2. Le Haut Conseil avait été saisi le 26 mars par la Direction générale de la santé, suite à des désinfections à l’eau de Javel réalisées notamment à Cannes, Marseille, Menton et Nice. N’en déplaise à Rachida Dati, qui le réclamait à Paris, plusieurs agences régionales de santé avaient aussi recommandé d’éviter un tel nettoyage, au nom des risques sur l’environnement.
Caustique et toxique
Le HCSP, qui a analysé les nettoyages réalisés en Corée du Sud et en Chine, affirme qu’il s’agissait essentiellement de pulvérisations — par camion ou système individuel — d’oxydants chlorés (de l’eau de Javel et des dichloroisocyanurates utilisés dans les piscines), dont l’efficacité n’a pas été prouvée. Il rappelle aussi que l’eau de Javel a des propriétés caustiques et irritantes pour les personnes et les animaux qui sont en contact, et s’avère toxique pour les organismes aquatiques et les plantations en bordure de voirie.
Au contact de matières organiques
Il ajoute que sa pulvérisation dans les rues, au contact de matières organiques, conduit à générer des sous-produits halogénés, dont des bromés mutagènes, qui peuvent être toxiques pour les travailleurs et l’environnement.
Nettoyages habituels
En conclusion, le Haut Conseil recommande formellement de ne pas procéder à un nettoyage spécifique ou à une désinfection des rues et du mobilier urbain. Il conseille toutefois de poursuivre les nettoyages habituels, à une fréquence plus soutenue pour le mobilier urbain, en veillant à ce que les professionnels bénéficient des équipements de protection habituels. Dernière recommandation : éviter formellement d’utiliser des appareils pouvant souffler les poussières, comme les souffleurs de feuilles.
