Les minerais du Groenland ne suffisent pas à garantir l'indépendance économique du pays. C'est ce que conclut une étude de chercheurs danois.
Une nouvelle étude réalisée par 13 experts nordiques estime que les bénéfices attendus de l'exploitation des mines au Groenland est grandement surestimée. L'île située au nord de l'Atlantique devrait encore dépendre des subventions danoises de 3,4 milliards de couronnes (457 millions d'euros) par an, pendant encore au moins 25 ans.
Au cours de ces dernières années, les gouvernements danois et groenlandais ont discuté de la manière dont l'île pourrait exploiter ses ressources naturelles, comme l'uranium et éventuellement le pétrole. Ces négociations pourraient à terme mener à l'indépendance du pays de l'Arctique.
Selon les experts, le Groenland devrait investir dans 24 mines de grande envergure pour pourvoir aux dépenses de l'État providence. Étant donné que le Groenland ne dispose que de deux mines et que les prix des matières premières ont chuté au cours des dernières années, les experts estiment qu'il est « irréaliste » de croire que le pays puisse survivre seulement grâce aux mines.
« Rien ne dit que les minerais peuvent financer l'indépendance économique du Groenland dans les prochaines années », a expliqué au journal Politiken. Minik Rossing, professeur de géologie à l'université de Copenhague et président du groupe d'experts.
Lars Hovbakke Sørensen, également professeur à l'université de Copenhague, a indiqué à l'agence de presse Ritzau que beaucoup accueilleront le rapport avec une certaine « frustration » au Groenland, un pays où le débat sur l'exploitation des minerais est animé.
La première ministre du Groenland, Aleqa Hammond, avait précédemment annoncé qu'elle aimerait voir de son vivant l’île devenir un pays libre et indépendant, en partie grâce à une plus grande autonomie de l'exploitation des minerais.