Emmanuel Macron recevait hier le collectif « Scale-Up Europe » qui lui a remis ses recommandations pour favoriser l’émergence de géants européens du numérique. Il a annoncé l’objectif de « 10 entreprises à 100 milliards d’euros pour 2030 » en Europe.
« Nous devons construire un écosystème et des champions européens plus forts, et les entrepreneurs doivent pousser les gouvernements à être plus efficaces », pour rester dans la course face aux puissances américaines et chinoises, a déclaré le président de la République Emmanuel Macron.
Le chef de l’État recevait hier à l’Élysée une dizaine de ministres européens des investisseurs et entrepreneurs du numérique français et européens du collectif « Scale-Up », pour échanger autour des recommandations de leur rapport.
Parmi les 21 suggestions, on retrouve notamment la création d’un « écosystème favorable à la cotation des entreprises technologiques sur les marchés boursiers européens », d’un « statut de tech worker pour les talents européens, avec un contrat standardisé et la portabilité des droits sociaux sur le continent » ainsi que l’aide à l’installation de ces talents, d’un « cadre normalisé pour le transfert de brevets afin d’accélérer les transferts de technologie hors des universités, et entre les startups et les grandes entreprises » ou encore la mise « en place d’un crédit d’impôt pour les entreprises européennes qui investissent dans les startups européennes ».
Il a notamment souscrit à leur objectif de « 10 entreprises à 100 milliards d’euros pour 2030 », appelé à la création d’un « visa tech européen » pour attirer les talents étrangers et à davantage d’investissements des acteurs institutionnels, sur le modèle de l’initiative « Tibi » en France.
Il semblerait que la France veuille donner un vrai coup d’accélérateur au développement de ses entreprises du numérique. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire proposait la semaine dernière d’atteindre 30 milliards d’euros pour les fonds labellisés dans le cadre de cette initiative d’ici à 2022, contre 20 milliards prévus initialement.
Le gouvernement avait déjà indiqué son ambition d’avoir 25 « licornes » — startups non cotées, valorisées à au moins un milliard d’euros — françaises d’ici à 2025. Aujourd’hui, la France en compte 12. Parmi les plus connus du grand public : Blablacar, Deezer ou encore Doctolib.
« Je suis très optimiste, soyez sûr de mon engagement », a assuré M. Macron.
Il s’agit par ailleurs d’un véritable vivier d’emplois et d’un moteur potentiel de croissance économique. Les entreprises du French Tech Next40/120 – le label gouvernemental qui liste les entreprises technologiques françaises prometteuses – ont généré 163 000 emplois directs et indirects en 2020 et devraient créer 224 000 emplois supplémentaires d’ici à 2025, d’après une étude d’impact du cabinet Roland Berger.
Pour chaque emploi direct créé par ces entreprises, 5,2 emplois indirects voient le jour, contre une moyenne de 1,4 pour les entreprises industrielles en France, selon France Industrie.