Dans sa récente étude « Fonds verts européens, un marché aux multiples nuances », le média expert de la finance durable Novethic analyse la réalité de l’engagement durable du secteur.
Si les fonds verts sont en forte croissance dans le monde – 202 milliards d’euros au 30 juin 2021, contre 59 milliards en 2019 -, ils ne représentent qu’1,3% des encours européens. C’est ce qu’il ressort de l’étude réalisée par Novethic.
Le document met par ailleurs en garde contre « une multiplication d’approches avec des niveaux variés d’ambition environnementale » et met en perspective les nouvelles règlementations européennes, telles que la taxonomie, qui devraient faire évoluer le secteur.
Pour l’heure, peu de fonds s’alignent avec des objectifs environnementaux clairs. En ce qui concerne la taxonomie, « moins d’une trentaine de fonds en font mention dans leur documentation » par exemple, et ceux qui la mentionnent ne la prennent pas systématiquement en compte dans leur calcul de la part verte éligible.
« L’approche par grandes thématiques a priori bénéfiques pour l’environnement (énergies renouvelables, traitement de l’eau…) reste privilégiée sans qu’un lien soit fait entre ces thèmes d’activité et la taxonomie européenne. Or, la règlementation européenne incite plutôt les fonds les plus ambitieux à aligner leurs objectifs environnementaux à ceux de l’Union et à adopter des indicateurs de durabilité permettant de mesurer la progression vers l’atteinte de ces objectifs », mentionne l’étude.
Une certaine « opacité »
D’une manière générale, le document – qui établit une distinction entre les fonds verts et les fonds d’inspiration verte – relève une certaine « opacité (…) sur les stratégies et objectifs des fonds verts ».
Pour l’instant, il n’existe en effet pas de critères pour ces fonds. « Établir la part verte »taxonomique » des fonds verts ne devra se faire qu’à partir de 2022, à base d’estimations. Il faudra attendre 2024 pour que ce chiffre s’affine » prévient l’étude.
En attendant, les épargnants peuvent se référer à quelques labels existants, comme l’ISR en France (un label donnant de la visibilité aux placements durables et responsables). Un écolabel européen des produits financiers est par ailleurs à l’étude.
Il pourrait faciliter la mise en lumière des fonds dont les investissements contribueraient véritablement aux objectifs environnementaux précisés dans la taxonomie européenne.