Les deux pays vont tenter de rallier l’exécutif européen à leur point de vue lors d’une conférence à l’Elysée, le 27 octobre, à laquelle Juncker, Merkel et Hollande participent.
Entre la Commission européenne et la France, les positions sur le numérique divergent clairement. L’exécutif européen a mis dans ses priorités la réforme du droit d’auteur, puis la question du geoblocking, deux sujets sur lequel l’Hexagone n’a pas l’intention de bouger d’un iota.
Jean-Claude Juncker et Andrus Ansip, vice-président aux questions numériques, ont néanmoins accepté l’invitation de la France à un forum franco-allemand sur le sujet. Décidé lors d’une rencontre entre Sigmar Gabriel et Emmanuel Macron, ce raout a pour objet de « mettre en avant les atouts des deux pays en la matière, tout en essayant de porter le sujet au niveau européen » précise un conseiller du ministre de l’Economie français.
Faute d’avancer à 28, la France et l’Allemagne tentent ainsi une opération commando et aimeraient bien que les 26 autres pays de l’UE les suivent. Une attitude peu européenne a priori, mais qui fait régulièrement ses preuves, comme l’a montré l’épisode sur la répartition des migrants : il a suffi que la France et l’Allemagne se mettent d’accord sur la répartition des migrants pour que le projet de la Commission soit finalement validé par les autres pays.
« La coopération franco-allemande ne s’inscrit pas seulement sur les sujets de crise, il y a aussi une coopération de long-terme » assure l’Élysée.
Besoins en formation et en financement
Les deux pays ont notamment demandé à des experts industriels et politiques de rédiger un rapport franco-allemand sur les besoins des industries numériques.
Le dit rapport, qui doit être dévoilé mardi 27 octobre, propose des pistes d’évolution commune la création de formation commune en France et en Allemagne dans le secondaire sur les questions numériques. Le texte rédigé par le Conseil National du Numérique et le Comité consultatif Jeunes entreprises du numérique en Allemagne propose aussi d’harmoniser les aides au financement des entreprises innovantes entre les deux pays, voire à l’ensemble de l’UE.
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La conférence se clôturera par un dîner avec Angela Merkel et Jean-Claude Juncker à l’Élysée, dont Gunther Oettinger, le commissaire à l’Economie et à la société numérique, sera le grand absent. Le commissaire a toutefois eu l’inélégance de dévoiler une des annonces qui sera faite à cette occasion, à savoir la création d’un projet de « cloud européen ».