Le ministère grec de la Santé a annoncé cette semaine la création d’une plateforme électronique visant à lutter contre la corruption dans le système de santé et à protéger la « dignité » des patients.
Le ministre grec de la Santé, Andreas Ksanthos, souligne que le lancement d’un débat public pour lutter contre ce fléau est un événement inédit.
La norme
Le phénomène des dessous-de-table est une tradition bien connue parmi les politiques grecs, mais aucune action spécifique n’a jusqu’à présent été prise pour y remédier.
Cela fait maintenant des années que des patients sur le point de subir une intervention chirurgicale ou de faire un séjour en hôpital public remettent des enveloppes remplies d’argent supplémentaire à leurs médecins, afin de recevoir les meilleurs soins possible. Au fil du temps, ce phénomène est devenu la norme et les patients agissant différemment sont souvent discriminés.
« Nous devons examiner les causes de ce phénomène. Les retards dans le système doivent être pris en considération, mais ils ne constituent pas la cause principale. Ce phénomène a toujours existé, mais il s’est amplifié pendant la crise économique », a indiqué le ministre.
Il a ajouté que le gouvernement était conscient de cette « situation inacceptable », qui « nuit à la dignité du système de santé et aux droits des patients ».
Tolérance zéro
Pour Andreas Ksanthos, ce comportement peut s’expliquer par le besoin profond des patients de se sentir, à travers cette relation privilégiée avec le médecin, plus en sécurité. Ils sont ainsi convaincus de recevoir de meilleurs traitements.
Pour lutter contre ce phénomène et renforcer la confiance placée dans le système de soins de santé public, les politiques de gauche ont annoncé la création d’une plateforme électronique anti-corruption. Par le biais de cette plateforme, les patients pourront dénoncer ce genre de pratiques et déposer des plaintes qui seront examinées par un organisme de surveillance ad hoc.
Le ministre a souligné que le gouvernement ferait désormais preuve d’une tolérance zéro et a insisté sur le besoin d’instaurer une nouvelle culture. « Nous avons besoin d’une nouvelle culture, d’un autre style de système de santé, afin de convaincre les patients qu’ils peuvent recevoir des services avec dignité, sans devoir verser un centime supplémentaire aux médecins qui s’occupent d’eux », a indiqué Andreas Ksanthos.