Le gouvernement grec a drastiquement réduit ses prévisions de croissance pour 2017, dans la foulée des nouvelles mesures d’austérité imposées par ses créanciers.
La croissance grecque va dégringoler sous le coup d’une nouvelle vague de mesures drastiques d’austérité. Ainsi, le gouvernement grec a revu à la baisse ses prévisions de croissance, qui sont passées de 2,7 % à 1,8 % du PIB pour 2017.
Une dégringolade plus pessimiste que ce que prévoit la Commission, qui misait sur une croissance de 2,1 % en février dernier. La modification est apparue dans la proposition de budget pour 2017-2021 présentée au parlement le 13 mai au soir.
La Grèce prend ainsi compte des mesures d’austérité exigées par ses créanciers dans le cadre d’un renflouement controversé, qui inclut notamment l’augmentation des impôts, même pour les citoyens grecs qui frôlent le seuil de pauvreté.
Ajoutée à une nouvelle réduction des pensions, la 14e depuis le début de la crise, cette mesure devrait permettre d’économiser 4,5 milliards d’euros à Athènes dans le cadre d’un accord de sauvetage conclu en juillet 2015 entre la Grèce, l’UE et le FMI. Ses effets potentiels sur l’économie et le peuple grec ont cependant été décriés.
Les nouvelles mesures devraient être discutées par les députés le 18 mai. Le Premier ministre, Alexis Tsipras, a récemment vu sa popularité plonger auprès de ses concitoyens, qui estiment qu’il devrait davantage tenir tête aux créanciers du pays.
Avec 153 sièges sur 300, Syriza ne représente qu’une petite majorité et le Premier ministre aura besoin d’un soutien décisif de la part de son parti, puisque l’opposition de droite a d’ores et déjà déclaré qu’elle n’approuverait pas les propositions.
Durant ses négociations avec les représentants de la zone euro et du FMI, Alexis Tsipras a cependant réussi à obtenir des mesures contre la pauvreté, comme l’instauration de cantines gratuites, de gardes d’enfant et d’aide au logement. Cela n’a pas empêché les syndicats d’appeler à une grève générale le 17 mai, la veille de la session parlementaire sur le sujet.
Le Premier ministre avait en effet promis de n’imposer de nouvelles mesures d’austérité qu’en cas de réduction de la dette. Depuis des années, cette question fait l’objet d’un affrontement entre Berlin et le FMI.
Le gouvernement allemand, en pleine campagne avant les élections de septembre, est en effet très réticent à l’idée d’alléger la dette grecque, une idée peu populaire en Allemagne.
Selon certaines sources proches des négociations, le FMI et les pays de la zone euro s’apprêteraient cependant à trouver un compromis, ce qui faciliterait le retour sur pays sur les marchés obligataires en 2018.