Après avoir rencontré les ministres des Finances de la zone euro lundi 8 novembre, le ministre autrichien des Finances Gernot Blümel a appelé à un retour rapide aux règles budgétaires définies dans le pacte de stabilité et de croissance.
M. Blümel est particulièrement préoccupé par le taux d’inflation élevé dans la zone euro, qui pourrait amener la Banque centrale européenne (BCE) à mettre fin à sa politique monétaire expansive. Cela pourrait à son tour exercer une pression supplémentaire sur les pays de l’UE dont la dette est élevée.
« Pour que l’inflation ne continue pas à galoper, il faut soit augmenter les taux d’intérêt, soit prendre d’autres mesures monétaires en dernier recours », a-t-il déclaré au journal autrichien der Standard. Si de telles mesures devaient être prises, certains pays européens auraient du mal à réduire leur dette publique.
S’il a déclaré avoir « la plus grande confiance dans la politique de la BCE » et sa politique de taux d’intérêt zéro, il a affirmé que l’opinion des marchés financiers pourrait poser problème à l’avenir.
« S’ils ont l’impression qu’un pays a dépassé la viabilité de sa dette, cela pourrait devenir un problème », a souligné M. Blümel.
Cependant, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a rassuré que la « période d’inflation » actuelle n’est que temporaire et « n’est pas le signe d’une situation chronique. »
La Commission européenne a lancé une consultation sur une réforme du pacte de stabilité et de croissance le 19 octobre. Alors que des membres de l’UE tels que la France, l’Italie ou la Grèce font pression pour une approche plus souple, l’Autriche et sept autres États membres souhaitent un retour aux règles budgétaires strictes dès que possible.