La réunion des ministres des Finances de la zone euro de lundi 8 novembre a permis de soulever la question de la révision du cadre de gouvernance économique de l’UE. Alors que le commissaire Gentiloni espérait un nouveau départ sur la question, le ministre autrichien des Finances Gernot Blümel a insisté sur le maintien des règles actuelles.
Les ministres des Finances de l’UE se sont réunis à Bruxelles le lundi 8 novembre pour donner le coup d’envoi d’une série de réunions qui se poursuivront par une discussion entre tous les ministres des Finances de l’UE le mardi 9 novembre et se termineront par une autre réunion pour discuter du budget de l’UE pour 2022 le vendredi 12 novembre.
Les ministres ont discuté des perspectives économiques, des prix élevés de l’énergie, de l’euro numérique et des risques dans le secteur bancaire. En outre, ils ont eu le premier échange de vues sur la révision du cadre de gouvernance économique récemment lancé par la Commission.
Le président de l’Eurogroupe et ministre irlandais des Finances, Paschal Donohoe, a déclaré : « Dans l’ensemble, nos efforts porteront sur la manière dont nous pouvons trouver un équilibre entre la promotion d’investissements favorables à la croissance et la garantie de la viabilité budgétaire. »
M. Donohoe a également déclaré que les ministres des Finances s’étaient mis d’accord sur un « plan de travail » pour aborder la révision.
Le commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni, a souligné que le cadre de gouvernance économique devrait permettre des « investissements massifs » pour réaliser la transition écologique et soutenir la croissance.
L’un des objectifs de la révision est de simplifier les règles, selon M. Gentiloni. Gardant à l’esprit les débats houleux de ces dernières années, il a tenté de marquer un nouveau départ dans le débat.
« Nous devons éviter que la révision ne soit qu’un nouveau chapitre d’une vieille histoire, dans laquelle de vieilles déclarations sont répétées », a déclaré M. Gentiloni.
Au contraire, la révision de la gouvernance économique devrait être « le premier chapitre d’une nouvelle histoire », a-t-il soutenu.
Toutefois, une « vieille histoire » ne peut être déclarée terminée par un simple décret du commissaire. Avant la réunion, le ministre autrichien des Finances, Gernot Blümel, a positionné le gouvernement autrichien comme un fervent défenseur des règles budgétaires actuelles.
« La question dont nous débattons est de savoir s’il doit y avoir plus d’exceptions pour faire plus de dettes », a déclaré M. Blümel. « Nous sommes contre », a-t-il ajouté.
M. Blümel s’est également exprimé sur les négociations de la coalition allemande, appelant Christian Lindner, du FDP, à devenir ministre des Finances. M. Blümel voit en M. Lindner un allié de poids potentiel dans sa quête pour maintenir des règles budgétaires strictes.
Les partisans de l’austérité budgétaire sont rares ces jours-ci, les Pays-Bas en étant un exemple. Le gouvernement néerlandais, qui a résisté au financement commun du fonds de relance de l’UE et du gouvernement autrichien à l’été 2020, est actuellement enlisé dans des négociations de coalition difficiles.
Le gouvernement français, quant à lui, insiste sur la nécessité d’une réforme du cadre. Le ministre français des finances, Bruno Le Maire, a qualifié d’« obsolète » la limite actuelle de la dette, fixée à 60 % du PIB.
« Une union monétaire nécessite des règles communes », a déclaré M. Le Maire.
« Toutefois », a-t-il ajouté, « avant de définir les règles, nous devrions définir les objectifs ».
Les ministres auront plusieurs occasions de discuter à la fois des objectifs et des règles du cadre de gouvernance économique au cours des prochains mois. Au cours du premier trimestre de 2022, la Commission devrait publier de premières orientations sur la manière dont elle entend procéder.