Jean-Claude Juncker doit rencontrer jeudi 4 septembre Pierre Moscovici pour évoquer une configuration dans laquelle le Finlandais Jyrki Katainen aurait un poste de vice-président à l’Economie, et l’Allemand Gunther Oettinger celui de commissaire à la Concurrence.
Le poste de commissaire aux Affaires économiques et monétaires reviendra bien à la France, a confirmé une source à EURACTIV.fr, confirmant une information du journal allemand Spiegel.
La candidature de Pierre Moscovici au poste de commissaire aux Affaires économiques devrait s’accompagner d’un poste de vice-président à l’Economie, que Jean-Claude Juncker confierait au finlandais Jyrki Katainen, connu pour son austérité budgétaire exemplaire.
« Jean-Claude Juncker a voulu échapper au syndrome Barroso, à qui on reprochait toujours d’obéir à l’Allemagne. L’opposition d’Angela Merkel au fait de nommer la France au poste des Affaires économiques était un peu trop forte, il a choisi de s’affirmer » assure une source à la Commission européenne.
>>Lire : L’Allemagne ne veut pas de Moscovici aux Affaires économiques
En retour, l’Allemagne pourrait se voir confier le poste de commissaire à la Concurrence. Une fonction aussi «paradoxale que le fait que la France, avec sa dette, ait le poste des Affaires économiques » selon cette même source.
L’Allemagne obtiendrait la Concurrence
Le portefeuille de la Concurrence aurait été dès le départ dans la ligne de mire de l’Allemagne, qui devrait l’obtenir en contrepartie du fait que la France ait un poste qui ne lui sied guère.
Le candidat Gunther Oettinger, qui était jusqu’alors à l’Energie, était jusqu’alors pressenti au poste de commissaire au Commerce, ce qui permettrait au pays de peser sur les négociations du partenariat transatlantique notamment. Mais la concurrence représente des enjeux encore plus importants. L’Allemagne est sans doute le pays qui a le plus de dossiers de concurrence en cours d’examen à la Commission, ce qui pose potentiellement problème.
Rencontre à Bruxelles jeudi 4 septembre
Selon nos informations, Jean-Claude Juncker devrait rencontrer Pierre Moscovici jeudi 4 septembre à Bruxelles pour lui confirmer ses nouvelles fonctions.
L’hypothèse d’un nouveau poste de commissaire qui devrait gérer la question des investissements reste en suspens ; le dossier pourrait échoir au finlandais Katainen, ou à un autre commissaire qui aurait ce portefeuille dédié.
Jean-Claude Juncker doit présenter sa nouvelle équipe entre le 8 et le 10 septembre. Parmi les questions en débat, il se pourrait que le Royaume-Uni obtienne le portefeuille du marché intérieur actuellement attribué à la France. Dans ce cas, le pays insulaire verrait les services financiers exclus du périmètre classique du portefeuille.
Marché intérieur et numérique au Royaume-Uni
Mais les questions numériques, qui étaient jusqu’alors aux mains de la commissaire néerlandaise Neelis Kroes, seraient également inclues dans ce poste taillé sur mesure pour le Royaume-Uni, dont le Premier ministre David Cameron s’est frontalement opposé à la nomination de Jean-Claude Juncker à la tête de la future Commission.
Parmi les autres portefeuilles en discussion, la Grèce dont le territoire maritime l’expose particulièrement se verrait confier celui de l’immigration.