Paolo Gentiloni, le commissaire à l’économie, suggère de revoir les critères de stabilité actuels, notamment l’obligation faite aux pays de la zone euro de maintenir un déficit inférieur à 3 % du PIB, excepté en temps de crise. Un article d’Euroefe.
Le point de vue de Paolo Gentiloni sur les critères de stabilité européens est connu depuis que la clause de sauvegarde du pacte de stabilité et de croissance, qui permet aux pays de dépasser les 3% de déficit, a été activée pour la première fois en raison de la pandémie.
« D’une part, la règle budgétaire nous a permis de réduire le déficit de 6 % du PIB en 2010 à 0,6 % en 2019. Mais d’autre part, l’équilibre entre la stabilité budgétaire et la stabilisation macroéconomique, entre l’investissement et la consolidation, a toujours été difficile [à trouver] et nous le voyons clairement maintenant », a-t-il déclaré lors d’une conférence interparlementaire au Bundestag allemand, lundi 12 octobre.
Paolo Gentiloni a expliqué que la règle budgétaire continuerait à être nécessaire, mais qu’elle pourrait être assortie d’autres critères et servir de fondement à une action commune pour stimuler l’économie.
« Dans le passé, la règle budgétaire nous a rendu d’importants services et nous avons vu qu’en temps de crise, nous pouvions être flexibles. Les critères communs peuvent constituer une base permettant d’agir ensemble, également dans le cadre de programmes d’investissement et de relance de l’économie », a-t-il déclaré.
À propos de la situation actuelle, Paolo Gentiloni a rappelé que la pandémie de coronavirus avait provoqué la plus profonde récession de l’histoire de l’UE. Un choc auquel l’Union a réagi par des mesures qui, jusqu’à récemment, paraissaient totalement hors de portée.
La téléconférence du 12 octobre, à laquelle Paolo Gentiloni a participé depuis son bureau de Bruxelles, avait précisément pour objet de discuter du sens de la règle budgétaire en temps de crise.