Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a estimé lundi que la Grèce entrevoyait enfin la « lumière » après des années difficiles, estimant que les réformes imposées à Athènes avaient « sans doute été trop dures, mais nécessaires ».
« La Grèce a été au cœur d’une tempête économique et financière incroyable » mais « aujourd’hui, les choses vont nettement, nettement mieux », a déclaré M. Moscovici sur France Inter.
« Il y a un espoir pour la Grèce. La croissance est repartie, l’emploi repart, l’attractivité repart » et « l’investissement est revenu », a ajouté l’ancien ministre, disant se réjouir « qu’il y ait enfin une lumière au bout de l’obscurité ».
« Il fallait créer les conditions de la confiance, c’est ça qui a été fait. Est-ce que ça a été trop dur ? Sans doute. Est-ce que c’était nécessaire par ailleurs ? Aussi », a-t-il estimé.
Athènes a engrangé la semaine dernière deux bonnes nouvelles en vue d’un prochain retour sur les marchés, avec l’annonce de la participation du FMI à son plan d’aide et le relèvement de la perspective de sa dette à long terme par l’agence de notation SP Global Ratings.
La Grèce devrait par ailleurs bénéficier d’une croissance de 2,1% cette année, après huit ans de chute quasi-constante. Son taux de chômage reste toutefois le plus élevé d’Europe, à 21,7% en avril, même s’il a baissé de 1,9 point sur un an.
La Grèce a effectué « 140 réformes extrêmement courageuses », a souligné Pierre Moscovici, qui se rendra lundi soir à Athènes. « Il y a maintenant des perspectives pour trouver enfin une solution au problème de la dette », a-t-il ajouté.
Athènes, qui bénéficie depuis juillet 2015 d’un plan d’aide de 86 milliards d’euros, fait face à une dette colossale de 315 milliards d’euros, équivalant à près de 180 % de son PIB.
« Nous avons une responsabilité, nous Européens, à l’égard de la Grèce », a reconnu M. Moscovici, pour qui ce pays doit redevenir « un pays normal, c’est-à-dire un pays réformé, un pays qui a des structures économiques et sociales solides ».
« On n’a pas fait l’austérité pour le plaisir en Grèce, on n’a pas fait les réformes pour le plaisir en Grèce », a conclu le commissaire européen, assurant que les comptes publics grecs étaient « maquillés » et que ses structures politiques étaient « vermoulues ».