Selon un nouveau sondage, davantage d’Islandais sont désormais favorables à l’adhésion de leur pays à l’Union européenne, ce qui reflète un changement de mentalité au moment où le gouvernement islandais a fait savoir qu’il souhaitait de meilleures relations avec l’UE.
Alors que le gouvernement actuel, composé du Parti de l’indépendance (SJ) conservateur, du Parti du progrès (FSF) centriste, agrarien et libéral et du Mouvement des verts et de gauche de la Première ministre Katrín Jakobsdóttir, s’oppose à l’adhésion à l’Union européenne, les Islandais sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la question et à s’y montrer favorables.
Selon le dernier sondage réalisé par l’institut Maskína, 44 % de l’ensemble des électeurs et 56 % des électeurs décidés sont favorables à l’adhésion.
En comparaison, seuls 34 % de l’ensemble des électeurs et 44 % des électeurs décidés s’opposent aujourd’hui à une telle démarche.
Dans les années 2000, la plupart des Islandais étaient favorables à l’adhésion à l’Union européenne, mais cela a changé avec la crise de la zone euro, et, pour la première fois, une majorité d’électeurs décidés s’est opposée à une adhésion. La tendance s’est ensuite à nouveau inversée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en mars 2022, lorsqu’un sondage de Gallup a révélé que 59 % des électeurs décidés souhaitaient devenir citoyens européens.
Les sondages suggèrent également que les partis gouvernementaux ont perdu le soutien d’une majorité d’Islandais.
Si des élections avaient lieu aujourd’hui, tous les partis gouvernementaux obtiendraient les pires résultats de leur histoire : le Parti de l’indépendance recueillerait environ 20 % des voix, le Parti du progrès environ 10 % et le Mouvement des verts et de gauche 6 %
À titre comparatif, le parti pro-européen de l’Alliance sociale-démocrate (Samfylkingin) l’emporterait si les élections avaient lieu aujourd’hui avec 28 % des voix, soit une augmentation considérable par rapport aux 10 % qu’il avait obtenus lors des élections précédentes. Le prochain scrutin est prévu pour 2025 dans le pays.
Selon le même sondage, 59 % de l’ensemble des électeurs et 77 % des électeurs décidés souhaitent un référendum sur la reprise des négociations d’adhésion avec l’UE. Il faut savoir que ces négociations battaient déjà leur plein en 2011 et 2012, jusqu’à ce que l’Alliance sociale-démocrate ne cède le pouvoir au Parti de l’indépendance et au Parti du progrès.
En 2022, lors du congrès des Verts de l’UE, Mme Jakobsdóttir a prononcé un discours qui peut être interprété comme une volonté de son parti de se rapprocher de l’Union européenne.
L’Islande fait partie des membres fondateurs de l’OTAN et entretient déjà des relations étroites avec l’UE en tant que membre de l’Espace économique européen (EEE). Toutefois, comme elle n’est pas membre de l’Union, elle ne dispose pas de sièges au Parlement européen ou au Conseil européen.
Des sondages sur la volonté d’adhésion à l’Union européenne ont également été réalisés récemment dans d’autres pays. En Géorgie, 90 % des électeurs décidés sont favorables à une adhésion à l’UE, tandis que 61 % des électeurs décidés au Royaume-Uni ont déclaré qu’ils voteraient en faveur d’un retour dans l’Union.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]