L’UE devrait élaborer une version « équivalente » du Plan Marshall américain d’après la Seconde Guerre mondiale pour financer des projets de développement en Moldavie et en Ukraine, a déclaré la présidente de la Moldavie Maia Sandu lundi (29 avril).
« Tout comme l’Europe occidentale s’est vue offrir une bouée de sauvetage économique après la Seconde Guerre mondiale grâce au plan Marshall américain, la Moldavie et l’Ukraine ont besoin d’un équivalent adapté au 21ème siècle de la part de l’Union européenne », a affirmé Mme Sandu lors de la conférence annuelle sur le budget de l’UE à Bruxelles.
Promulgué par l’ancien président américain Harry Truman en 1948, le plan Marshall — nommé d’après le secrétaire d’État de l’époque, George Marshall — a fourni une aide économique de plusieurs milliards de dollars aux pays européens ravagés par la Seconde Guerre mondiale.
La Moldavie, qui a reçu l’an dernier, avec l’Ukraine, le feu vert pour entamer des négociations d’adhésion avec l’UE, a le second PIB par habitant le plus faible d’Europe.
« Le plan Marshall visait à montrer à un continent épuisé que le capitalisme et la démocratie constituaient une meilleure voie comparé à ce qu’offrait le communisme. Aujourd’hui, une version moderne de ce plan devra également offrir un espoir similaire à ceux d’entre nous qui travaillent à l’adhésion à l’Union européenne », a-t-elle ajouté.
L’appel de Mme Sandu fait écho à des appels similaires en faveur d’un « plan Marshall » pour l’Ukraine, lancés l’année dernière par le président ukrainien Volodymyr Zelensky et par un certain nombre d’États membres de l’UE.
Les Nations unies ont estimé en février que la reconstruction de l’Ukraine coûterait 486 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, soit 75 milliards de dollars de plus que ce qui avait été prévu en 2023.
Au cours de son discours, Mme Sandu a souligné à plusieurs reprises que le budget de l’Union européenne ne devrait pas seulement financer des projets écologiques, numériques et d’infrastructure essentiels, mais qu’il devrait également viser à « protéger les valeurs » qui sont menacées par des « forces qui ont une vision sombre » du continent européen.
« Les budgets concernaient les rouages du progrès économique et social, la manière dont nous devons investir dans l’éducation, la technologie, la transition écologique et bien d’autres besoins importants », a expliqué Mme Sandu.
« Nous devons encore faire tout cela, mais nous devons aussi investir pour sauver des vies, ramener la paix et défendre la liberté à des moments clés de l’histoire », a-t-elle ajouté.
La présidente moldave a toutefois exprimé son optimisme quant à la capacité de l’Europe à faire face aux enjeux sécuritaires posés par la guerre en Ukraine.
« L’Europe s’est toujours mobilisée et a trouvé les ressources nécessaires pour apporter son aide, car nous, Européens, sommes convaincus que la propagation du mal ne peut être stoppée que par l’élargissement du bien », a-t-elle affirmé.
[Édité par Anna Martino]