L’UE pourrait officiellement entamer les négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie en juin

Après la décision politique de l’UE d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie en décembre, les deux pays ont entamé leurs processus de sélection respectifs afin d’évaluer quelles lois nationales doivent être harmonisées avec l’acquis communautaire de l’UE. [Shutterstock/paparazzza]

Plusieurs États membres de l’UE ont appelé mardi (21 mai) Bruxelles à lancer les négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie d’ici la fin du mois de juin, malgré la persistance de plusieurs obstacles d’ordre technique et politique.

Après la décision politique de l’UE d’ouvrir les négociations d’adhésion avec Kiev et Chișinău en décembre, les deux pays ont entamé les processus d’examen visant à évaluer les lois nationales qui doivent être adaptées pour être conformes l’acquis communautaire de l’Union.

Toutefois, pour lancer officiellement les négociations, les Vingt-Sept doivent encore approuver les cadres de négociation pour encadrer les pourparlers d’adhésion. La Commission a proposé des cadres en mars.

Initialement, les fonctionnaires européens avaient espéré que la première conférence intergouvernementale (CIG) aurait lieu peu après mars, étant donné que le processus d’harmonisation peut être mené parallèlement à la première de ces réunions.

Selon des notes internes consultées par Euractiv en début d’année, près de la moitié des États membres de l’UE soutiennent la tenue d’une CIG sous la présidence belge du Conseil de l’UE, qui s’achève le 30 juin.

Beaucoup de diplomates de l’UE espéraient terminer l’examen des éléments à harmoniser avant la présidence hongroise de l’UE, prévue pour le second semestre de cette année, afin d’éviter que la question ne devienne trop politisée sous présidence hongroise.

S’exprimant à Bruxelles, le ministre français des Affaires européennes, Jean-Noël Barrot, a plaidé pour « l’ouverture effective des négociations » avant la fin de la présidence tournante de la Belgique en juin. Les ministres de plusieurs autres États membres, dont l’Irlande et la Suède, ont également soutenu l’appel de la France.

La dernière date possible évoquée par la présidence belge est le 25 juin, à deux jours du sommet européen de juin (27-28 juin), ont confirmé plusieurs diplomates de l’UE.

Si cela se produit, Kiev et Chișinău espèrent ouvrir les négociations sur le premier « groupe de négociations » sur le chapitre des « fondamentaux » — qui comprend des questions liées à la justice, aux droits fondamentaux, à l’État de droit et aux marchés publics — au début de l’année 2025.

Toutefois, la deuxième partie du processus d’examen des critères, dans laquelle les pays candidats doivent démontrer leur degré d’alignement, est très complexe et pourrait encore durer jusqu’à la fin de l’année, selon les fonctionnaires de l’UE.

Certains craignent une stagnation du processus d’adhésion sous présidence hongroise, Budapest ayant affirmé ces derniers mois que l’Ukraine bénéficiait d’un traitement de faveur alors qu’elle ne remplissait pas les critères requis, notamment en ce qui concerne leur différend bilatéral sur les droits de la minorité hongroise en Ukraine.

Outre la Hongrie, le nouveau gouvernement néerlandais d’extrême droite de Geert Wilders pourrait également constituer un obstacle, étant donné qu’il est susceptible d’être moins favorable à l’élargissement de l’UE.

Néanmoins, en entamant les négociations, Kiev n’en serait qu’au début d’un processus de réformes qui devrait durer une dizaine d’années avant son adhésion effective au bloc.

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[Édité par Anne-Sophie Gayet]

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