La candidate du Rassemblement national (RN) est favorite au sein du mouvement de protestation des gilets jaunes, selon un sondage réalisé par BVA pour le quotidien Ouest-France, paru lundi (11 avril) au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle.
44% des gilets jaunes ont voté dimanche pour la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle le dimanche 24 avril, selon les chiffres de BVA. Arrive en deuxième place Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise (LFI) qui recueille 28% de leurs votes, puis Éric Zemmour (Reconquête) avec 8% des voix.
Pour rappel, le mouvement des gilets jaunes a débuté en octobre 2018, initialement pour protester contre l’augmentation des prix du carburant. Rapidement leurs revendications se sont élargies au faible pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires et au pouvoir en place, ces derniers appelant collectivement à la démission d’Emmanuel Macron.
Si la cheffe du RN plait aux gilets jaunes, cela peut s’expliquer entre autres par son opposition totale au passe sanitaire, qu’elle a promis de supprimer si elle était élue présidente de la République.
Lors des manifestations contre le précieux sésame permettant de justifier d’un schéma vaccinal complet ou d’un test Covid négatif, des membres du mouvement étaient présents : en septembre 2021, 121 000 gilets jaunes anti-passe sanitaire défilent dans toute la France, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
En août 2021, trois figures des gilets jaunes ont déclaré au site FranceInfo combattre de façon intensive l’instauration du passe sanitaire pour s’opposer à une société « où on trie les individus pour des raisons de santé », selon les dires de Maxime Nicolle, administrateur d’une page Facebook avec plus de 157 000 abonnés.
Pourtant, le chef de file de la France Insoumise avait annoncé de son côté, lors de son rassemblement à Paris le 20 mars, dernier vouloir accorder une amnistie à tous les gilets jaunes.
« Le gouvernement de l’Union populaire réparera tout ce qui peut l’être pour les victimes de l’autoritarisme. Il amnistiera tous les Gilets jaunes condamnés, il garantira et s’assurera du reclassement et de l’indemnisation des victimes d’amputation et d’éborgnement dont la vie a été brisée par les violences policières », avait-il déclaré. Cela n’aura sans doute pas suffi à convaincre.
Marine Le Pen avait réagi dès le lendemain sur France Inter déclarant sa ferme opposition à cette mesure : « Il y a un certain nombre de personnes pendant les événements des “gilets jaunes” qui sont des militants d’extrême gauche qui sont allés là-bas pour casser ou casser de la police, pour détruire des biens publics. Ces gens-là, qu’ils aient été condamnés, je suis désolé de vous le dire, je trouve ça normal ».
Il faut néanmoins garder en tête que trois ans après sa création, le mouvement des gilets jaunes est aujourd’hui assez décousu et dispersé entre plusieurs revendications, sans chef de file défini.
De plus, le sondage indique que 24% des gilets jaunes ne se sont pas rendus aux urnes dimanche 10 avril pour le premier tour de l’élection.