Le parti social-démocrate (SPD) a désigné ce lundi 10 aout 2020 l’actuel ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, pour être le candidat du parti à la chancellerie lors des élections de 2021, à l’issue du quatrième et officiellement dernier mandat d’Angela Merkel (CDU).
« Maintenant c’est fait », a écrit Olaf Scholz sur Twitter. « Je me réjouis de mener une campagne électorale joyeuse, loyale et réussie. »
Jetzt ist es raus: Auf Vorschlag unserer Vorsitzenden @EskenSaskia und @NowaboFM haben mich Präsidium und Vorstand der @spdde gerade einstimmig als Kanzlerkandidaten nominiert. Ich freue mich auf einen tollen, fairen und erfolgreichen Wahlkampf in einem starken Team. #KK_SPD pic.twitter.com/3OFQepqQxj
— Olaf Scholz (@OlafScholz) August 10, 2020
Selon le dernier sondage publié par DeutschlandTrend, le SPD arrive à 15 % des voix, derrière les conservateurs de la CDU/CSU et des Verts.
Une décision rapide
Le secrétaire général Lars Klingbeil avait annoncé le week-end dernier que la décision relative à la nomination du candidat du SPD pour la chancellerie allait être prise à la fin de l’été. « Le SPD sera ainsi le premier de tous les partis à être prêt au décollage », avait alors déclaré M. Klingbeil au « Redaktionsnetzwerk Deutschland« .
La direction du parti s’est donc prononcée plus rapidement qu’escompté en faveur d‘Olaf Scholz qui l’a élu à l’unanimité sur proposition des coprésidents Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans. M. Scholz avait perdu contre ces derniers l’an passé dans la course à la présidence du parti.
Si son nom circulait depuis quelques semaines, la figure du ministre des Finances restait – et reste – toutefois très controversée au sein du parti car représentant l’aile droite du parti. « Nous savons que cette décision représente une tournure inattendue pour certains », ont ainsi déclaré les coprésidents du SPD. « Nous demandons la confiance (et) sommes déterminés à suivre cette voie ensemble ».
Forces et faiblesses
La pandémie du coronavirus a permis à Olaf Scholz de se construire une solide stature de gestionnaire de crise. Il est ainsi en mesure de renvoyer à la palette d’aides financières qu’il a débloqué, au plan allemand de relance économique qu’il a élaboré ainsi qu’à son rôle de médiateur entre les ministres européens en charge des finances lors de l’élaboration du fonds de reconstruction.
Une ombre au tableau persiste cependant : l’affaire dite Wirecard. Cette société allemande a falsifié ses bilans et provoqué le plus grand scandale économique de l’histoire récente du pays, l’autorité de surveillance des marchés financiers, la BAFIN, n’ayant pas pu ou pas voulu intervenir. La responsabilité politique devrait être prochainement clarifiée dans le cadre d’une commission d’enquête qui a tout le potentiel de peser lourdement sur la prochaine campagne électorale.