Les verts ont lancé leur campagne électorale et seront prêts à discuter avec Manfred Weber (PPE) « s’il ne vire pas trop à droite ».
« Nous sommes ouverts à la discussion mais nous avons nos exigences, nous voulons un réel changement », a déclaré Bas Eickhout, l’un des deux candidats des verts, en référence aux négociations avec les autres groupes politiques en vue de la formation d’une majorité après les élections européennes du mois de mai.
Les verts ont organisé un évènement à Bruxelles pour le lancement de leur campagne électorale. Selon Bas Eickhout, « la fin de la grande coalition est une bonne chose, nous allons à présent avoir plus de possibilités pour le changement ». « Si Weber abandonne la politique qu’il a menée jusqu’à présent, nous pourrons alors discuter. Mais s’il préfère virer à droite, comme le fait le PPE dans de nombreux pays, il devra alors se trouver un autre partenaire », a-t-il ajouté, qualifiant de problématique l’étroite coopération du PPE avec le parti hongrois Fidesz et d’autres groupes d’extrême droite.
Selon la cocandidate des verts Ska Keller, le PPE n’a envisagé l’exclusion de Viktor Orbán qu’après la campagne anti-Juncker du Premier ministre hongrois. « C’est bien entendu inacceptable. Mais le PPE n’a pas réagi quand il a commencé à tenir des propos antisémites », a-t-elle ajouté.
Ska Keller et Bas Eickhout représenteront les verts pendant les européennes, et leur candidature est vue d’un très bon œil par le vice-président du parti Reinhard Bütikofer qui l’a qualifiée de « très bon début ».
Pour la première fois, le parti a su inverser la tendance et décider quels candidats des grands partis le Parlement devrait nommer pour diriger la Commission.
Pour ce faire, il leur faudra une majorité absolue de 705 eurodéputés. Jusqu’à présent, la majorité a toujours été conclue entre PPE et S&D, mais des sondages récents laissent entendre que ces deux groupes perdront suffisamment de sièges pour laisser de la place à un troisième parti dans la nouvelle grande coalition. Ce parti pourrait être celui des verts ou l’ALDE. Ska Keller espère quant à elle remporter bien plus que les 52 sièges actuels au Parlement européen.