Le parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni envisagerait de proposer l’ancien gouverneur de la région de Lombardie, Roberto Formigoni, un ancien homme politique condamné pour corruption, aux prochaines élections européennes de 2024.
Selon des rumeurs relatées par la presse italienne, Roberto Formigoni pourrait être l’un des candidats du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia (affilié à ECR) aux élections européennes de 2024, malgré une condamnation pour corruption, toujours en cours d’exécution.
M. Formigoni, ancien député et sénateur de Forza Italia (Parti populaire européen, PPE), a été condamné en 2019 à cinq ans et dix mois de prison pour corruption. Depuis octobre dernier, alors qu’il lui reste 17 mois à purger, il est en liberté conditionnelle pour effectuer des travaux d’intérêt général dans un couvent où il enseigne l’italien. Cet engagement prendra fin en mars 2024, à quelques semaines des élections européennes.
« Il a été un très bon président de région et a certainement été un homme politique remarquable. Je pense que ce serait un enrichissement pour tout le monde », a commenté l’actuel président de la région Lombardie, Attilio Fontana (Lega/ID).
Le parrain de la candidature de M. Formigoni semble être le président du Sénat Ignazio La Russa (Fratelli d’Italia/ECR), une figure de proue du parti qui a été très critiqué à plusieurs reprises pour des déclarations controversées sur le fascisme.
L’objectif de Fratelli d’Italia serait de nommer M. Formigoni pour recueillir les voix de l’électorat catholique modéré des régions du nord, qui votent traditionnellement pour Forza Italia, et de poursuivre le virage vers le centre que le parti a entamé en septembre 2022, lorsque Giorgia Meloni est entrée au gouvernement avec la Lega, parti populiste anti-migrants de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi.
La « normalisation » de Fratelli d’Italia a également commencé à Bruxelles, où le parti semble se rapprocher de plus en plus du Parti populaire européen (PPE) de Manfred Weber.
S’exprimant par vidéo lors de la convention de Forza Italia de Silvio Berlusconi à Milan le week-end dernier, M. Weber a déclaré que la coalition italienne était un modèle « intéressant » pour le PPE.
« Le modèle italien est particulièrement intéressant pour le PPE […] Je pense que nous pouvons apprendre beaucoup de votre expérience, compte tenu des prochaines élections européennes. Gagner, pour nous, c’est une responsabilité. Qui d’autre pourrait diriger l’Europe en ces temps difficiles ? »
Le groupe des Conservateurs et Réformistes (CRE), dont Fratelli d’Italia est membre et Mme Meloni présidente, est actuellement la sixième force politique du Parlement européen. Or, selon les dernières projections, effectués en vue des prochaines élections européennes, il pourrait devenir le troisième groupe le plus important avec 85 sièges.
[Edité par Davide Basso]