Mis en examen, le candidat de droite a dénoncé une justice « à charge. Une accusation condamnée par le président François Hollande. À droite, les défections se multiplient.
Sortant de la réserve qu’il a jusqu’alors adoptée face à la campagne présidentielle, François Hollande a déclaré le 1er mars 2017 qu’une « candidature à l’élection présidentielle n’autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges, à créer un climat de défiance incompatible avec l’esprit de responsabilité et, pire encore, à lancer des accusations extrêmement graves contre la Justice et plus largement nos institutions ».
Le président est garant de l’indépendance de la justice en France. Les déclarations faites par le candidat François Fillon après sa mise en examen dans le dossier de l’emploi fictif de sa femme Pénélope remettent directement en cause cette indépendance : il a en effet estimé que la justice était « à charge », et réclamé une trêve judiciaire durant la campagne.
Une demande déjà faite par Marine Le Pen, mise en cause dans l’affaire des assistants au Parlement européen qui travaillaient de fait pour le parti en France.
La trêve n’est toutefois pas possible juridiquement : comme Emmanuel Macron l’a souligné, il faudrait alors interrompre tout le fonctionnement de l’institution judiciaire, sans quoi l’égalité des citoyens serait battue en brèche.
Le maintien de François Fillon malgré cette mise en examen a incité de nouvelles défections autour de lui : Bruno Le Maire, qui était en charge des Affaires européennes dans sa campagne, a annoncé qu’il se retirait. Ses proches, comme Franck Riester, ont suiv
François Fillon avait en effet initialement indiqué qu’il se retirerait s’il était mis en examen, avant de faire machine arrière, expliquant mi-février s’en remettre désormais « au seul suffrage universel ».
Le groupe centriste UDI doit de son côté se réunir pour évoquer son accord avec le groupe Les Républicains. Certains membres de l’UDI ont déjà rejoint Emmanuel Macron, tout comme certains membres du parti Les Républicains.
« C’est tel candidat qui incrimine les magistrats en leur prêtant un agenda politique quand ils font simplement leur travail devant des situations qui posent question.
C’est telle candidate qui refuse de se rendre à une convocation de police judiciaire comme si elle était au-dessus des lois » a regretté le secrétaire général d’En Marche, Richard Ferrand.
La candidature de François Fillon risque de nouveau d’être affaiblie après cet épisode qui écartèle plus que jamais la droite française.