Alors que les résultats officiels des élections législatives autrichiennes ont confirmé la victoire du parti d’extrême droite FPÖ d’Herbert Kickl, la coalition au pouvoir en Italie est partagée sur ce qu’il convient de penser du vainqueur.
« Toute résurgence néonazie doit être rejetée », a réagi lundi 30 septembre le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, dans un communiqué virulent.
« Je pense que l’Autriche a besoin d’un gouvernement dirigé par le centre, excluant le Parti de la liberté (FPÖ). Les batailles politiques se gagnent toujours au centre pour éviter que les extrémistes de droite ou de gauche ne fassent des dégâts… L’extrême droite ne peut jamais gagner seule, comme nous l’avons vu en France », a commenté le leader de Forza Italia (PPE).
Les commentaires d’Antonio Tajani ont provoqué une vive réaction de la part de la Lega de Matteo Salvini, qui a célébré le succès de son allié au sein du groupe des Patriotes pour l’Europe à Strasbourg.
« Il est ridicule de traiter le FPÖ de nazi », a réagi Paolo Borchia, chef de la délégation de la Lega au Parlement européen, en réponse aux remarques du leader de Forza Italia.
« C’est aux électeurs autrichiens de décider, pas à Antonio Tajani », a-t-il ajouté.
Pour sa part, Matteo Salvini a réitéré sa satisfaction quant à « l’excellent résultat pour nos alliés », dans ce qui semblait être une réponse presque directe aux propos d’Antonio Tajani.
« Ce matin, quelqu’un a mentionné le nazisme : soit quelqu’un ne dort pas bien, soit il mange trop, parce que je ne pense pas qu’il y ait une alarme néonazie en France, en Allemagne, en Autriche ou aux Pays-Bas », a poursuivi le leader de la Lega.
« Tajani et Salvini ont recommencé », a fait savoir le député du Mouvement 5 étoiles Mario Furore (GUE/NGL). « Les dirigeants du FPÖ ont déclaré que le Tyrol du Sud faisait partie intégrante de l’Autriche. Quelle sera la prochaine étape s’ils arrivent au pouvoir ? L’annexion ? Matteo Salvini devrait se rappeler qu’il a prêté serment à la Constitution italienne », a-t-il poursuivi.
La province du Tyrol du Sud a fait partie de l’Autriche-Hongrie jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, date à laquelle elle a été cédée à l’Italie en vertu du traité de Saint-Germain en 1919.