Le parti d’extrême droite autrichien FPÖ, connu pour les nombreux scandales dans lesquels il a été impliqué, semble prêt à progresser fortement lors des deux élections à venir. Il pourrait s’agir de la remontée la plus rapide de son histoire en tant que prétendant sérieux à la direction du gouvernement.
Le Parti de la liberté d’Autriche (Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ), qui a formé une coalition avec le Parti populaire autrichien de centre droit (Österreichische Volkspartei, ÖVP) de 2017 à 2019, a perdu sa place au gouvernement après que son chef de parti a été vu en train de tenter de vendre le principal quotidien du pays à une personne liée à un oligarque russe à Ibiza, dans une vidéo qui a fuité. Herbert Kickl, le visage des forces les plus à droite du parti, a depuis pris la tête du FPÖ.
Tous les regards sont désormais tournés vers les deux prochaines élections régionales, en particulier après que le FPÖ est arrivé en deuxième position avec 24,2 % aux élections régionales de Basse-Autriche, berceau de l’ÖVP, le 29 janvier — un succès historique pour le parti.
Les prochaines élections régionales se tiendront le 5 mars dans le fief historique de l’extrême droite, la Carinthie, d’où sont originaires Jörg Haider, défunte figure de proue du parti « saint », et M. Kickl lui-même.
Bien que le Parti social-démocrate (Sozialdemokratische Partei Österreichs, SPÖ), soit en tête avec 20 % des intentions de vote, selon le dernier sondage d’opinion de Carinthie réalisé en août, les tendances récentes et la sévère défaite du SPÖ en Basse-Autriche ont conduit les observateurs à penser que la course pourraît être beaucoup plus serrée que prévu.
« L’Autriche réclame un changement au sommet », veut croire Erwin Angerer, le Spitzenkandidat du parti, le 3 février.
Les élections régionales se tiendront ensuite en avril à Salzbourg, où un sondage réalisé en décembre plaçait le FPÖ en troisième position, mais il pourrait même s’emparer de la deuxième ou de la première place en fonction des résultats de l’ÖVP, le parti de centre droit au pouvoir. Même le SPÖ de Salzbourg a signalé qu’il serait prêt à gouverner aux côtés du FPÖ, en formant un gouvernement de deuxième et troisième places.
Dans le même temps, les commentateurs politiques du pays imaginent déjà Herbert Kickl accéder à la chancellerie en 2024.
Dans un contexte d’insatisfaction générale à l’égard du gouvernement qui a dû faire face à la pandémie, à la hausse du coût de la vie et à la crise énergétique qui en a résulté, les commentateurs semblent assez confiants quant au fait que le FPÖ, qui a mis 15 ans à revenir après sa dernière disgrâce en 2002, y parviendra en six ans seulement cette fois-ci.