L’Italie prévoit d’abandonner les centrales à charbon d’ici à 2025, a déclaré le ministre de l’Industrie durant une présentation de la nouvelle stratégie énergétique le 24 octobre.
La décision du gouvernement italien suit celles du Portugal, des Pays-Bas et du Royaume-Uni et survient juste avant les prochaines négociations de l’ONU sur le climat à Bonn.
« Nous avons demandé à Terna [entreprise chargée du réseau] d’identifier les infrastructures nécessaires », a expliqué le ministre Carlo Calenda lors d’une audience parlementaire sur la nouvelle stratégie.
Enel, le plus grand fournisseur italien, a déjà déclaré qu’il n’investirait plus dans de nouvelles centrales à charbon. En avril de cette année, des entreprises publiques de 26 des 28 États membres (sauf la Grèce et la Pologne) ont promis de ne plus financer de nouvelles centrales à partir de 2020.
Nucléaire ou renouvelables?
De nombreux pays européens cherchent à s’éloigner du charbon et des pays comme la Finlande ou la Pologne considèrent l’énergie nucléaire comme une option pour remplacer la fermeture de capacités de production. D’autres mettent les bouchées doubles sur les renouvelables pour combler le fossé.
Chris Littlecott, du think tank sur l’environnement E3G, a salué l’engagement de l’Italie et applaudi la décision de Rome « de rejoindre ses camarades du G7 comme le Canada, la France et le Royaume-Uni et d’agir pour sortir du charbon ».
La nouvelle stratégie énergétique de l’Italie, toujours en cours de discussion, vise à atteindre l’objectif de 27 % de la consommation d’énergie à partir de sources renouvelables d’ici à 2030, indique le document.
La stratégie, qui devrait être approuvée par le gouvernement le 7 novembre, cherche à accélérer l’introduction de voitures alimentées par des combustibles alternatifs et souhaite accroître le nombre de points de recharge électrique à 19 000 d’ici à 2020.
Une nouvelle recherche réalisée par CoalSwarm et Greenpeace révèle que près de 370 grandes centrales à charbon ont été progressivement abandonnées depuis 2010, soit l’équivalent de 430 milliards de dollars américains.
En 2016, l’agence internationale de l’énergie a publié un rapport montrant qu’en Italie, 15 % de l’électricité était produite à partir du charbon, 42 % à partir du gaz et 39 % à partir d’énergies renouvelables. La moyenne de l’agence est de 24 % d’électricité à partir de sources renouvelables.
L’Allemagne, la plus grande économie de l’Europe, est toujours plongée dans des négociations gouvernementales depuis les élections de septembre. La politique climatique et énergétique devrait jouer un rôle important dans les discussions étant donné que les conservateurs, vainqueurs de l’élection, cherchent à conclure un accord avec les Verts.
Le conseiller sur le changement climatique d’Oxfam Allemagne, Jan Kowalzig, a appelé les responsables politiques allemands à former un nouveau gouvernement qui va au-delà des belles paroles et à « sortir rapidement du charbon ».