L’Autriche a rejeté l’appel de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à lever son veto contre l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l’espace Schengen, car pour Vienne l’extension de la zone sans visa n’a actuellement aucun sens.
Dans son discours sur l’état de l’Union, mercredi (13 septembre), Mme von der Leyen a reproché à l’Autriche de bloquer l’adhésion à l’espace Schengen de la Bulgarie et de la Roumanie, l’exhortant à « les [laisser] enfin entrer, sans plus de retard ! ».
L’Autriche s’est toutefois empressée de rejeter cette demande.
« Actuellement, les chiffres de l’immigration augmentent dans toute l’Europe et, dans de nombreux pays, des contrôles supplémentaires aux frontières sont en cours de discussion, par exemple en Allemagne avec la Pologne », a déclaré le ministre autrichien de l’Intérieur, Gerhard Karner, dans un communiqué.
« À ce stade, parler d’une extension de l’espace Schengen n’a pas de sens pour moi. Nous avons besoin de plus de contrôles, pas de l’inverse », a-t-il ajouté.
L’Autriche bloque l’adhésion des deux pays, craignant un afflux de migrants clandestins.
Selon le gouvernement autrichien, les deux pays ne pourraient pas contrôler efficacement leurs frontières, qui deviendraient les frontières extérieures de l’UE après leur adhésion à l’espace Schengen.
Mme Von der Leyen, quant à elle, a souligné que les deux États d’Europe de l’Est étaient déjà devenus un modèle « en mettant en avant les bonnes pratiques en matière d’asile et de retour ».
« Elles l’ont prouvé : la Bulgarie et la Roumanie font partie de notre espace Schengen », a ajouté Mme von der Leyen lors de son discours sur l’état de l’Union.
Dans son pays, l’insistance du gouvernement à maintenir le blocus a également été critiquée par le parti libéral NEOS, aujourd’hui dans l’opposition.
« Il s’agit d’un appel direct au gouvernement fédéral autrichien pour qu’il lève enfin son veto innommable et anti-européen», a déclaré l’eurodéputée NEOS Claudia Gamon à APA après le discours de Mme von der Leyen.