La Roumanie et la Bulgarie vont intégrer partiellement l’espace Schengen

Crée en 1985, l’espace Schengen est l’un des principaux accomplissements du projet européen. [SHUTTERSTOCK/Cineberg]

La Roumanie et la Bulgarie ont trouvé un accord avec l’Autriche pour intégrer l’espace européen de libre circulation Schengen au niveau maritime et aérien en mars 2024, a indiqué mercredi (27 décembre) le gouvernement roumain.

Crée en 1985, l’espace Schengen est l’un des principaux accomplissements du projet européen. Regroupant 23 des 27 États membres de l’UE ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse, il couvre aujourd’hui plus de 4 millions de kilomètres carrés et s’applique à près de 420 millions d’habitants. En son sein, les personnes peuvent circuler librement et les contrôles des voyageurs sont harmonisés.

Le 1er janvier dernier, la Croatie, qui avait intégré l’UE en 2013, devenait le dernier pays en date à rejoindre l’espace sans frontières.

Les candidatures de la Roumanie et de la Bulgarie, membres de l’UE depuis 2007, s’étaient quant à elles heurtées à un veto de l’Autriche, qui se plaint depuis des années de supporter, dans l’indifférence de Bruxelles, une immigration clandestine disproportionnée liée à des frontières extérieures de Schengen trop mal protégées.

Depuis plusieurs années, le Parti populaire autrichien (ÖVP — conservateur) au pouvoir a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’un de ses chevaux de bataille. Le Parti de la liberté (FPÖ — extrême droite), qui a une position similaire sur l’immigration, est en tête des sondages d’opinion en prévision des législatives de l’année prochaine.

Après que Bucarest et Sofia ont accepté de renforcer les mesures de sécurité aux frontières et obtenu le soutien d’autres États membres, l’Autriche a partiellement cédé en proposant début décembre une entrée graduelle dans l’espace Schengen, avec ce qu’elle a appelé un « Schengen aérien ».

Les deux pays ont finalement trouvé un accord avec Vienne concernant l’espace aérien et maritime, a annoncé Bucarest mercredi.

« Après 13 ans, la Roumanie va enfin rejoindre Schengen ! Nous avons un accord politique à ce sujet ! », s’est réjoui le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu dans un post Facebook.

De son côté, le ministère roumain de l’Intérieur a précisé par voie de communiqué qu’un « accord politique » a été conclu entre les trois pays sur l’extension de la zone de libre circulation « aux frontières aériennes et maritimes » roumaines et bulgares « à partir de mars 2024 ».

La question de l’ouverture des frontières terrestres a été reportée à des discussions devant se tenir en 2024.

Schengen : comment l’Europe est en train de ruiner son « joyau de la couronne »

L’une des réussites les plus emblématiques de l’Europe bat de l’aile. L’espace Schengen subit les assauts d’un nombre croissant de pays qui maintiennent ou rétablissent les contrôles aux frontières intérieures, en invoquant des problèmes d’immigration ou de terrorisme.

[Édité par Anne-Sophie Gayet]

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