L’ancien ministre polonais et eurodéputé Mariusz Kamiński poursuit son pays devant la CEDH et l’accuse de tortures

Arrivé à Strasbourg pour la première session plénière du Parlement européen, l’eurodéputé nouvellement élu et ancien ministre de la Pologne, Mariusz Kamiński, a profité de l’occasion pour annoncer, mercredi 17 juillet, qu’il poursuivrait la Pologne devant la Cour européenne des Droits de l’Homme, basée dans la même ville, pour les tortures qu’il aurait subies en prison. [EPA-EFE/Piotr Nowak POLOGNE OUT]

Le nouvel eurodéputé polonais d’extrême droite Mariusz Kamiński a annoncé devant le Parlement européen qu’il allait poursuivre la Pologne, affirmant qu’il avait été torturé en prison après avoir été condamné pour abus de pouvoir.

Arrivé à Strasbourg pour la première session plénière du Parlement européen, l’eurodéputé polonais nouvellement élu Mariusz Kamiński a profité de l’occasion pour annoncer, mercredi (17 juillet), qu’il poursuivrait la Pologne devant la Cour européenne des Droits de l’Homme, basée dans la même ville, pour les tortures qu’il aurait subies en prison.

« Il est choquant qu’au 21ème siècle, dans un pays qui est membre de l’Union (européenne) démocratique, on puisse parler de tortures infligées aux membres de l’opposition démocratique », a déclaré M. Kamiński.

Avant de se porter candidats au Parlement européen en juin, Mariusz Kamiński et Maciej Wąsik, anciens ministres du gouvernement conservateur PiS (CRE) ayant perdu le pouvoir en Pologne à la fin de l’année 2023, ont été reconnus coupables d’abus de pouvoir et condamnés à deux ans de prison.

Leur arrestation a déclenché une vague de protestations parmi les partisans du PiS, qui les considéraient comme des prisonniers politiques illégalement persécutés par le gouvernement actuel de Donald Tusk.

M. Kamiński a entamé une grève de la faim pendant sa détention, affirmant qu’il avait été nourri de force, ce qu’il a qualifié de torture. Les autorités pénitentiaires ont nié avoir fait quoi que ce soit pour porter atteinte à la dignité du prisonnier.

Finalement, M. Kamiński et M. Wąsik ont été graciés par le président Andrzej Duda, un ancien membre du PiS accusé d’avoir favorisé son ancien parti.

Après leur libération, les deux hommes ont décidé de se porter candidats au Parlement européen, bénéficiant de la popularité qu’ils avaient acquise auprès des électeurs du PiS pendant leur emprisonnement. Ils ont tous deux remporté leur mandat et comptent aujourd’hui parmi les 20 députés européens du PiS représentant le groupe CRE.

Décrivant les violences physiques qu’il affirme avoir subies, Mariusz Kamiński précise qu’il a été attaché à plusieurs reprises avec des ceintures et que, malgré des contre-indications médicales, des tubes d’un demi-mètre ont été insérés dans son nez pour l’alimenter.

M. Kamiński a également affirmé avoir reçu une lettre de l’Ombudsman polonais, Marcin Wiącek, qui aurait déclaré que l’alimentation forcée n’était pas justifiée.

Cependant, M. Wiącek a nié avoir émis des objections sur les conditions d’emprisonnement de M. Kamiński.

« Nous avons estimé que les conditions dans lesquelles M. Mariusz Kamiński a été emprisonné étaient conformes à la loi », a-t-il déclaré en janvier.

Dans le cas où la vie du condamné est en grave danger, comme l’ont déclaré au moins deux médecins, les interventions médicales nécessaires peuvent être effectuées, y compris la chirurgie, même si le condamné s’y oppose, a déclaré le service pénitentiaire dans un communiqué, réfutant ainsi les accusations de M. Kamiński.

« Le service pénitentiaire a mis en place des procédures appropriées pour assurer la bonne santé du condamné », peut-on lire dans la déclaration.

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