Le président de la Banque centrale italienne plaide en faveur d’une capacité budgétaire commune de l’UE

Fabio Panetta, gouverneur de la Banque d'Italie et Luiss Alumnus 2019, s'exprime lors d'une conférence publique sur « La dette et les impôts aux États-Unis : 1776 - 2024 » avec le lauréat du prix Nobel d'économie 2011 Thomas J. Sargent, à l'université LUISS, à Rome, Italie, le 16 mai 2024. [EPA-EFE/ANGELO CARCONI]

Pour garantir la paix et la prospérité, l’Union européenne (UE) a besoin d’une « capacité budgétaire commune », a expliqué Fabio Panetta, président de la Banque d’Italie et ancien membre du conseil exécutif de la Banque centrale européenne (BCE), lors du sommet catholique de Rimini, mercredi 21 août.

Chaque année, cette ville du nord de l’Italie accueille la Rencontre pour l’amitié entre les peuples, organisée par le Mouvement Communion et Libération. En 2024, la rencontre se déroule du mardi 20 au samedi 24 août avec pour thème la question suivante : « Si nous ne cherchons pas l’essentiel, que cherchons-nous ? »

Fabio Panetta, qui est intervenu mardi à Rimini, a choisi de centrer son discours sur l’Union européenne.

Selon lui, l’UE est essentielle car elle garantit la paix et la prospérité, mais elle a besoin de réformes, à commencer par « une capacité budgétaire commune ».

Dans son discours, le président de la Banque d’Italie a également mis en garde contre les « pulsions nationalistes qui ralentissent le processus d’intégration ». Il ne faut pas se reposer sur ses acquis, car « la réponse collective à la pandémie n’a fait que ralentir cette tendance ».

Fabio Panetta a également énuméré les défis et les faiblesses qui obligeront l’UE à « entreprendre des réformes profondes et à investir massivement dans les années à venir ».

« Parmi les réformes, j’ai déjà souligné l’importance de créer une capacité budgétaire commune, sans laquelle la gouvernance européenne actuelle — caractérisée par une politique monétaire unique et des politiques budgétaires fragmentées au niveau national — reste déséquilibrée », a-t-il affirmé.

« L’idée que l’Union économique et monétaire de l’Union européenne (UEM) peut fonctionner efficacement sans une capacité budgétaire centralisée est tout simplement une illusion et doit être dépassée. Une politique budgétaire commune corrigerait ce déséquilibre et renforcerait la cohésion entre les pays membres. Cela faciliterait aussi la réalisation d’investissements stratégiques à grande échelle », a ajouté le président de la Banque centrale d’Italie.

Fabio Panetta a également rappelé « les domaines clés sur lesquels il faut concentrer les efforts : la double transition — environnementale et numérique — et les secteurs stratégiques tels que l’alimentation, l’énergie, la santé et la défense ». Il s’agit de « biens publics supranationaux qui nécessitent une approche coordonnée au niveau européen ».

Il a donc appelé à « l’élargissement du marché unique à des secteurs actuellement exclus, tels que les télécommunications et l’énergie » et à « l’achèvement de l’union bancaire et la réalisation d’un marché unique des capitaux ».

Il a également recommandé à l’Italie de mettre en œuvre au mieux le plan de relance européen et réduire sa dette publique, tout en planifiant des réformes structurelles pour accroître la productivité.

La baisse des taux de la Banque centrale européenne, pas une si bonne nouvelle ?

La baisse des taux d’intérêt qui devrait être annoncée jeudi (6 juin) par la Banque centrale européenne fait consensus parmi les experts. Toutefois, ce qui se passera par la suite — et ce dont on pourrait se réjouir — reste un sujet de désaccord.

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