En Israël dimanche (17 décembre), Catherine Colonna a demandé une « trêve immédiate » à Gaza. La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères française s’est ensuite rendue en Cisjordanie, avant de rejoindre le Liban lundi (18 décembre).
Ces visites diplomatiques visent à « rappeler le droit d’Israël à se défendre », mais « dans le strict respect du droit humanitaire et en protégeant les populations civiles », a écrit la cheffe de la diplomatie française sur X.
Depuis les attaques du groupe terroriste Hamas le 7 octobre ayant fait plus de 1 100 morts et plus de 200 otages, les frappes israéliennes sur la bande de Gaza auraient fait plus de 18 500 mots, selon l’Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, reprenant les chiffres du ministère de la Santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas.
Trois Français sont encore portés disparus et probablement otages du Hamas, a rappelé vendredi (14 décembre) le porte-parolat du ministre des Affaires étrangères français.
Le ministère a également déploré le décès samedi (16 décembre) d’un de ses agents en poste à Gaza, suite à un bombardement israélien mercredi (13 décembre).
La France « exige que toute la lumière soit faite […] dans les plus brefs délais ».
Trêve durable
Lors d’un entretien avec son homologue israélien Eli Cohen, Mme Colonna a donc appelé à une « nouvelle trêve immédiate et durable ».
Cette demande fait suite à l’adoption mardi (12 décembre) d’une résolution onusienne non contraignante votée par la France, appelant à un cessez-le-feu humanitaire à Gaza.
Non suivie d’effets, les combats se sont poursuivis.
Selon Eli Cohen, un cessez-le-feu serait une « erreur », voire un « cadeau pour le Hamas ».
« Nous nous battrons jusqu’à la fin et nous atteindrons nos objectifs : éliminer le Hamas, libérer les otages et s’assurer que Gaza ne redevienne jamais le centre du terrorisme et de la provocation contre l’État d’Israël et des attaques contre Israël », a déclaré dimanche matin Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien, lors d’une réunion gouvernementale.
Catherine Colonna s’est aussi rendue en Cisjordanie, au côté de représentants de l’Autorité palestinienne.
« Nous rappelons la nécessité de soutenir l’Autorité palestinienne, seule représentante légitime du peuple palestinien », a noté vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français.
« Nous condamnons fermement les violences commises par les colons extrémistes qui terrorisent les communautés palestiniennes. […] Israël, en tant que puissance occupante, doit protéger les civils palestiniens en Cisjordanie», a-t-il ajouté dans un communiqué de presse.
Crainte d’un embrasement entre Israël et le Liban
Mme Colonna s’est ensuite rendue lundi (18 décembre) au Liban pour rencontrer des officiels libanais et le chef de la force onusienne dépêchée sur place.
Depuis l’attaque du 7 octobre, des échanges de tirs ont lieu entre le Hezbollah, groupe terroriste et parti politique libanais, et l’armée israélienne, réveillant les peurs d’une résurrection d’un conflit.
Dès lors, « la France, comme ses partenaires, appelle les responsables politiques libanais à tout faire pour éviter un engrenage dont le Liban serait la première victime », a déclaré Mme Colonna depuis Tel-Aviv. Des « messages clairs » en direction du Hezbollah, mais aussi d’Israël.
« Il y a encore une possibilité d’empêcher la guerre au Liban » et « la France peut jouer un rôle important », a déclaré M. Cohen. En revanche « Si la communauté internationale n’y parvient pas, nous n’aurons pas d’autre choix que de nous en charger nous-mêmes », a-t-il asséné.