L’opposition serbe a annoncé mardi (26 décembre) qu’elle boycotterait le nouveau vote prévu le samedi (30 décembre) dans 30 des 8 000 bureaux du pays, jugeant que cela ne suffirait pas à lui faire accepter le résultat global des élections législatives du 17 décembre, remportées selon elle frauduleusement par la droite nationaliste.
« Les élections qui seront répétées dans un certain nombre de bureaux de vote ne peuvent pas annuler la fraude ni corriger l’injustice qui s’est produite le 17 décembre. C’est la raison pour laquelle nous ne participerons pas à la répétition du scrutin », a indiqué la coalition de partis d’opposition « Serbie contre la violence » (SPN) dans une déclaration.
Selon elle, « il ne servira à rien de voter quand des députés sont en grève de la faim en raison d’une fraude avérée, des dissidents politiques arrêtés et des étudiants passés à tabac par la police et appréhendés ».
Mettant en cause les résultats du scrutin du 17 décembre, sept membres de l’opposition observent actuellement une grève de la faim, tandis que des manifestations quotidiennes sont organisées devant la Commission électorale.
Selon les résultats officiels, le Parti progressiste serbe (SNS) de droite nationaliste du président Aleksandar Vučić a remporté 46 % des voix aux législatives, contre 23,5 % à la coalition de l’opposition.
Mais « Serbie contre la violence » a dénoncé des fraudes, affirmant notamment que des électeurs serbes de la Bosnie voisine avaient été autorisés à voter, de manière illégale, à Belgrade.
Des observateurs internationaux, dont ceux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont en outre fait état d’« irrégularités », notamment « achat de voix » et « bourrage d’urnes ».
Dénonçant des fraudes, des manifestants de l’opposition ont tenté de pénétrer dimanche soir (24 décembre) dans la mairie de Belgrade, en y brisant des vitres. Les forces de l’ordre les ont repoussés avec du gaz au poivre.
Lundi (25 décembre), des protestataires ont bloqué des artères de la capitale en demandant une révision des listes électorales, et menacé de poursuivre leur action ce mercredi si les autorités n’accédaient pas à leurs revendications.