Selon le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavský, les efforts de la Russie pour saper l’unité et la sécurité européennes portent leurs fruits. De son côté, le Premier ministre Petr Fiala a appelé à des discussions sur les manières de contrer ces menaces.
Lors de son allocution durant la conférence annuelle des ambassadeurs tchèques lundi 26 août, Jan Lipavský (Pirates, Verts/ALE) a mis l’accent sur la menace russe. « Notre unité et notre soutien sont cruciaux pour l’Ukraine. Nous le savons, tout comme la Russie le sait, et c’est pourquoi elle tente continuellement de fracturer nos sociétés », a averti le ministre.
Jan Lipavský a également reconnu que les efforts de la Russie pour saper cette unité avaient déjà porté leurs fruits. « Dans notre région, malheureusement, Moscou a atteint des résultats prometteurs », a-t-il reconnu, soulignant l’efficacité des stratégies russes dans l’exploitation des divisions politiques et des tensions sociales, en particulier en Europe centrale, où, a-t-il précisé, la polarisation politique est particulièrement intense.
« Trouver des moyens pour renforcer la cohésion sociale et la résilience constituera un défi important pour tous les responsables politiques à l’esprit démocratique dans les temps à venir », a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre tchèque Petr Fiala (ODS, Conservateurs et Réformistes européens), qui a également participé à la réunion des ambassadeurs, s’est fait l’écho de ces propos.
« Aux côtés de nos partenaires, nous ne pouvons pas nous soustraire à une discussion plus approfondie sur la manière d’aborder les pays où l’influence russe a atteint un niveau qui menace non seulement l’unité de l’Union européenne (UE) ou de l’OTAN, mais aussi notre sécurité », a-t-il affirmé, sans pour autant mentionner de pays en particulier.
Petr Fiala a également souligné les efforts de la République tchèque pour renforcer la sécurité de l’espace Schengen. Prague a plusieurs fois proposé de restreindre les déplacements des diplomates russes à l’intérieur des pays où ils ont obtenu leur visa, mais sans succès.
Contrairement à la République tchèque, la Hongrie a assoupli ses conditions d’entrée pour les citoyens russes et biélorusses. Budapest a récemment introduit un régime de visa simplifié permettant à ces ressortissants d’entrer dans le pays avec un contrôle de sécurité minime.
Cette mesure a suscité l’inquiétude des États membres et des fonctionnaires européens, qui craignent qu’elle n’ouvre la porte de l’UE aux espions russes. Des craintes rejetées par la Hongrie, qui affirme que la sécurité de l’espace Schengen reste garantie.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]