Les attentats qui se sont déroulés en France ces derniers jours ont poussés des représentants de l’AfD et du mouvement anti-ismalm Pegida à se rencontrer. Une initiative réussie, selon des membres des deux organisations. Un article d’EURACTIV Allemagne.
« Nous nous sommes rendus compte que nous avions des points communs », a expliqué Frauke Petry, porte-parole du parti populiste de droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), après avoir rencontré des représentants du mouvement anti-musulman Pegida (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident) à Dresde.
L’AfD espère apparemment se rapprocher de Pegida. Selon Frauke Petry, ces « points communs » ont guidé sa rencontre avec sept représentants de Pegida.
Dans une communication rédigée la rencontre, Pegida a d’ailleurs confirmé que le mouvement estimait qu’il y avait du potentiel dans l’élaboration de politiques communes avec l’AfD dans de nombreux domaines, comme l’immigration et les demandeurs d’asile.
« Les deux mouvements estiment qu’il y a des progrès à faire en matière de sécurité nationale, déclare un membre de Pegida dans le communiqué de presse. Il serait très profitable à l’Allemagne de mettre à jour sa loi sur l’immigration. »
À l’issue de la rencontre du 8 janvier, Frauke Petry a répété que, contrairement aux autres partis, l’AfD ne considérait pas le mouvement Pegida comme un mouvement raciste et xénophobe. « Nous considérons cela comme un amalgame », a-t-elle affirmé.
Selon Pegida, l’attentat donc a été victime l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo le 7 janvier est une preuve que les islamistes ne peuvent appartenir à une société démocratique, puisque leurs solutions sont la violence et la mort. « Mais nos hommes politiques veulent nous convaincre du contraire », se plaint Pegida sur son profil Facebook.
Le vice-président de l’AfD, Alexander Gauland, est du même avis. « Cet événement sanglant démentit ceux qui ont ignoré ou se sont moqués des inquiétudes du peuple en ce qui concerne la menace imminente d’islamisation », a-t-il déclaré.
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« Pas d’amalgame », met en garde la direction de l’AfD
Dans le même temps, le dirigeant du parti, Bernd Lucke, a mis ses partisans en garde contre les amalgames, et a appelé à la « discrétion ».
« Un crime violent commis par deux extrémistes ne doit pas être attribué à toute une communauté religieuse majoritairement constituée de membres pacifiques et respectables », a-t-il insisté.
Dans une déclaration pour Focus online, le représentant de l’AfD au Parlement européen, Hans-Olaf Henkel, avait déjà averti que l’attentat parisien ne devrait pas être utilisé pour « créer un sentiment négatif contre les étrangers ».
Hans-Olaf Henkel a lui-même affirmé qu’il ne négocierait pas avec Pegida.Il a néanmoins estimé légitime que les membres de l’AfD de Saxe veuillent rencontrer les membres de Pegida.
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Pegida diffame l’Islam en général
Lors des manifestations organisées par Pegida, les orateurs s’en sont pris non seulement aux musulmans radicaux, mais également à l’Islam en général. Les cérémonies d’enterrement ont notamment été critiquées.
Jusqu’à récemment, les organisateurs du mouvement avaient refusé de négocier avec des partis politiques et déclaraient vouloir rester un mouvement non partisan. En général, Pegida refuse également d’accorder des entretiens à la presse.
Cependant, après la rencontre de jeudi, le mouvement a exprimé sa volonté de poursuivre la discussion.
« Nous continuerons à dialoguer, ont confirmé les représentants de Pegida, et nous serions heureux de voir d’autres partis politiques représentés au parlement de Saxe suivre l’exemple de l’AfD. »